Archives par mot-clé : roman français

Madelaine avant l’aube, de Sandrine Collette

Roman français paru en 2024. À une époque indéterminée mais précédant l’industrialisation de l’agriculture, la vie est dure au Pays Arrière. Les paysans s’échinent sur des terres dont les moissons sont fauchées par les conditions météorologiques bien trop souvent, et même les bonnes années, trop part en taxes prélevées par le seigneur du coin, Ambroisie. Dans le hameau des Montées, 3 fermes seulement, habitées par 2 soeurs, leurs maris et une vieille guérisseuse. La répétition du même scandé par les saisons va être bouleversée par l’arrivée de Madelaine, enfant sauvage adoptée par le hameau, qui va refuser instinctivement certaines injustices.

C’était bien écrit, mais l’histoire ne m’a pas touché plus que ça. Un twist au milieu qu’on voit venir (sur l’identité d’un perso mais ça ne change pas fondamentalement l’histoire).

Rome en un jour, de Maria Pourchet

Roman français de 2013. On suit en parallèle les échanges entre Paul et Marguerite dans leur appartement, et sur la terrasse d’un hôtel les conversations entre les invités à la fête d’anniversaire surprise de Paul. Alors que le couple explose en vol, les invités échangent des anecdotes, une relation se crée, des groupes affinitaires…

Bon, pas grand intérêt. Le côté « écriture détachée de son sujet » ça me parle pas trop, la question des relations sociales entre des connaissances parisiennes toutes une peu hypocrites non plus.

Pas ouf.

Ravagés de splendeur, de Guillaume Lebrun

Roman français paru en 2025. Après le kiff que j’avais eu en lisant Fantaisies guérillères, j’ai voulu lire le suivant de l’auteur. On est sur la fin de l’empire romain, Héliogabale accède au pouvoir. On va suivre son ascension et sa chute à travers les yeux d’Aquila, vestale qui va l’épouser, les siens et (brièvement) ceux d’Hiéroclès, un de ses amants. C’était pas désagréable à lire mais j’ai pas du tout apprécié au même niveau que Fantaisies, mais le dispositif est assez différent, pas d’Histoire secrète et de paranormal, pas 15 000 références à la pop culture.

Journal pauvre, de Frédérique Germanaud

Roman? français de 2018, qui couvre l’année scolaire 2014-2015. L’autrice raconte son quotidien durant une année où elle a pris un congé sabbatique (qui débouchera sur une rupture conventionnelle) pour avoir plus de temps à consacrer à elle-même et à son activité d’écrivaine. Divisé en 12 chapitres qui couvrent autant de mois, l’autrice raconte son quotidien par fragments, le temps qu’elle a pour se consacrer davantage à l’écriture et à d’autres projets, ou pour faire des activités liés à la frugalité : glaner des fruits, marcher au lieu de prendre les transports en commun…

Lorraine brûle, de Jeanne Rivière

Roman français de 2025. La narratrice vit à Metz, joue dans des groupes de punk et d’autres styles non commerciaux, élève son fils de 12 ans – Tarzan – et deux cochons d’Inde, travaille à Nancy et se tape 2h de TER par jour, vole dans les supermarchés et bois des coups avec ses copines.

C’est la chronique d’une vie précaire et par moment bien merdique (suicides et cancers d’ami.es notamment), mais aussi avec plein de bons moments. Sympa à lire mais pas renversant. Un style avec des chapitres courts conclut à chaque fois par un factoïde de la narratrice sur les piscines qu’elle fréquente, où la nage est un moyen de s’échapper temporairement du monde.

Fantaisies guérillères, de Guillaume Lebrun

Roman fantastique français publié en 2022.

France, Guerre de 100 ans. Le camp français est dans la panade, et ça ne va guère à Yolande d’Aragon qui a fait un rêve prophétique. Il faut redonner foi à la soldatesque et à la noblesse. Pour ça, rien de tel qu’une figure charismatique, et on ne peut pas dire que le roi ou son héritier coche les cases pour ça. Yolande va donc devoir créer cette figure emblématique : c’est la genèse du Jehanne Project.

Gros banger. Le mythe de Jeanne d’Arc revisité avec de l’Histoire secrète, du fantastique, plein de références (Céline Dion en pseudo ancien français <3), un langage ultra inventif. La conclusion est peut-être un peu plus faible que le reste, mais vu le niveau de base ça reste très très bien.

Estoit belle et bionne recommandation.

Ta promesse, de Camille Laurens

Roman français paru en 2025. Claire Lancel est une écrivaine connue. Elle commence ube relation amoureuse avec Gilles Fabian, metteur en scène de théâtre de marionnettes. Ce qui commence comme une romance parfaite se révèle être du lovebombing : Claire est tombée sur un pervers narcissique, et la mécanique de l’emprise va se mettre en place progressivement, jusqu’à un évènement qui va conduire à un procès, durant les préparatifs duquel la narration se déroule : on assisté aux échanges de Claire avec son avocate et de plusieurs témoins avec le juge ou le substitut du procureur.

C’était pas mal. Ya un petit côté « l’emprise chez les riches » parce que tous les personnages ont un gros capital culturel et pour certains un gros capital financier aussi, mais l’histoire est prenante et bien racontée, le côté autofiction et mise en abyme par Claire de sa situation rajoute une couche de meta.

Les Vivants, d’Ambre Chalumeau

Roman français de 2025. Un trio d’ami.es, Simon, Diane et Cora, viennent de finir le lycée. Juste avant la rentrée, Simon est hospitalisé : atteint par un virus rare, il est tombé dans le coma. On va suivre sur l’année les vies de Diane et Cora (et de la famille de Simon) en réaction à cet événement et au reste de leur vie qui continue de se dérouler. On va aussi voir l’historique de la relation entre les trois ami.es, leurs traumas, leurs secrets.

C’était pas désagréable mais ça manquait un peu de matière. C’est très didactique comme roman, et y’a un peu la tentation de la punchline qui ruine l’immersion, j’ai trouvé.

Changer l’eau des fleurs, de Valérie Perrin

Roman français publié en 2019. Violette Trenet est gardienne de cimetière, complètement convaincue par le côté humain et le jardinage impliqués par son métier. Elle a un passé compliqué qui est révélé progressivement, avant d’arriver dans le bonheur simple qu’elle connaît actuellement. C’est un roman à la Anna Gavalda ou Muriel Barbery : ça se lit facilement, on a envie de voir comment ça se déroule et résout, mais bon c’est un peu creux. Les personnages sont gentils, la vie les a cabossés mais y’a un happy-ending, les métaphores sont faciles, ça entremêle plusieurs histoires de relations romantiques, avec éventuellement des rebondissements, mais je trouve tous les persos très unidimensionnels.

Pas convaincu, lisez Âge tendre plutôt.

L’Origine des Larmes, de Jean-Paul Dubois

Roman français de 2024. Lors de sessions de psychothérapie prescrites dans le cadre d’une obligation de soins, Paul raconte à son psy sa relation avec son père, qu’il considère comme l’incarnation du mal, et comment les actes de ce père l’on conduit à lui tirer dessus… après sa mort. Le livre se passe en 2031, dans un Toulouse où le changement climatique a mené à des pluies persistantes, mais ce n’est pas de la SF pour autant, les pluies sont plus le reflet de l’état intérieur du personnage. On suit la jeunesse, l’adolescence et l’âge adulte de Paul, et les diverses actions de son père, qui sont à chaque fois d’une méchanceté mesquine : ce n’est jamais en mode génie du mal, mais c’est toujours de la cruauté gratuite envers Paul, sa mère ou des gens randoms, une vie au service de la banalité du mal et à se faire du fric avec des combines minables à base de médicaments périmés revendus sous le manteau. Paul en ressort bien dysfonctionnel mais attachant, travaillant dans l’entreprise maternelle de housses mortuaires et ayant pour seules relations affectives des chiens.

Le roman était sympa, mais je n’ai pas été transporté non plus.