Ce fut la sortie du weekend dernier. À soixante-cinq kilomètres au nord de Nairobi, près de Tikka, se trouve un site touristique avec, comme son nom l’indique, quatorze chutes d’eau. Nous partîmes cinq sans provisions, mais par un prompt détour, nous nous vîmes rassasiés en arrivant dans un village. Le boui-boui typique, qui servait du chou, des haricots et des chapatis. Nous descendîmes ensuite le long de la rivière, repérant quelques hippopotames qui sortaient leurs narines pour respirer, mais ne nous firent pas grâce d’un spectacle plus complet.
Arrivés aux chutes, ma blondeur fut source d’émerveillement pour les écoliers en goguette, et je suis désormais immortalisé dans quelques foyers kényans. Aucune catastrophe moins conséquente que la destruction de la planète entière ne saurait détruire toutes les images de mon corps. J’ai essaimé sous forme de photographies sur quatre continents, cinq si l’on ajoute Internet. Mais trêve d’égolatrie.
Les chutes en elles-mêmes étaient belles, mais les abords en étaient gâchés par d’innombrables déchets plastiques, charriés par la rivière ou laissés par les promeneurs. On a lu posés sur une pelouse, deux d’entre nous firent une partie de frisbee avec les gamins du coin. Puis il fut temps de reprendre la voiture (louée pour la journée à l’ICIPE) et de rentrer sur Nairobi, avec une pause whisky au passage. Nous sommes passés à travers les champs d’ananas, l’odeur d’ananas emplissait toute l’atmosphère et se mêlait étrangement au christian rock que laissait échapper la station radio que nous écoutions.
Le dimanche ce fut barbecue dans la maison magnifique du représentant régional du CIRAD et discussion avec les profs du lycée français. Ce fut aussi la première fois que je montais dans un 4×4, mais l’expérience ne fut pas des plus marquantes.