Archives par mot-clé : paranormal

Dead Talents Society, de John C. Hsu

Film vu lors de l’édition 2025 du Grindhouse Paradise (festival de films de genre toulousain).

Comédie paranormale taïwanaise parue en 2024. Après leur mort, les gens deviennent des fantômes, qui continue d’exister tant que les vivants conservent des éléments matériels significatifs liés à eux (variation sur la prémisse de Coco). Une fois que ce n’est plus le cas, ils disparaissent au bout de 30 jours, sauf s’ils arrivent à se faire un nom en tant que légende urbaine. Le film suit une fantôme ordinaire qui va devoir devenir une légende urbaine, alors que le champ est bien concurrentiel, les légendes urbaines les plus connues étant des stars dans le monde des morts.

Le traitement était assez rigolo, avec gestion des légendes urbaines de la même façon que les influenceurs, besoin de se faire connaitre, d’avoir des vidéos qui deviennent virale… Le côté planification des manifestations surnaturelles avec la participation de plusieurs fantômes non visibles qui font les « effets spéciaux » : tenir une assiette dans les airs, appuyer sur le bouton d’arrêt d’urgence d’un ascenseur (idée assez brillante parce que du coup ça limite les effets spéciaux à mettre en œuvre dans le film (même si on a quelques scènes du point de vue des humains pour faire le parallèle), et un fantôme avec une « licence de hantise » qui peut se rendre visible aux humains. Le film met l’accent sur le boulot qu’est ce monde d’influenceurs, plusieurs personnages se plaignant que c’est plus de boulot maintenant qu’ils sont morts.

Recommandé.

Monolith, de Matthew Vesely

Vu dans le cadre du festival Grindhouse Paradise de Toulouse.

Film australien de 2022. Une journaliste qui a été virée pour n’avoir pas vérifié ses sources se retrouve à lancer un podcast sur le paranormal. Après avoir reçu un courriel laconique, elle commence à creuser la piste de mystérieuses briques noires recouvertes de symboles inconnus que des gens reçoivent à travers le monde et qui donnent des visions (ou une maladie mentale selon le point de vue).

C’est un film à petit budget, avec une seule actrice, le personnage étant recluse dans la maison de ses parents partis en vacances. Tous les contacts avec le monde extérieur se font par téléphone. C’est bien filmé et assez réussi, mais je me demande si ça n’aurait pas eu plus de sens que ce soit une œuvre audio qu’un film (quelques scènes à la fin bénéficient du média visuel, mais je pense que ça aurait été contournable). L’actrice principale (well, unique) joue très bien, ce qui emporte tout le film, mais ça ne suffit pas forcément à justifier la forme filmique.

Late night with the Devil, de Cameron et Colin Cairnes

Vu dans le cadre du festival Grindhouse Paradise de Toulouse.

Film étatsunien de 2023. Le film se présente comme le found footage de la master tape du dernier épisode de l’émission (imaginaire) Night Owls with Jack Delroy, un talk show US. Cet épisode a été filmé à Halloween 1977. L’émission est en perte de vitesse, et pour booster les audiences, l’émission fait un épisode spécial sur le paranormal, avec un médium, un ancien magicien reconverti dans le scepticisme, et une jeune fille soi-disant possédée, avec la parapsychologue qui la suit. Sous la pression de l’émission, la parapsychologue va accepter de procéder à une invocation de l’entité qui hante Lilly, avec des résultats désastreux.

Il y a des longueurs, mais dans le genre reconstitution des talk shows et de l’ambiance panique satanique de l’époque, ça marche assez bien. Les effets spéciaux sont assez réussis, surtout la possession finale de Lilly. Bien réussi en tant que film de genre.

J’aime beaucoup l’affiche, aussi :

Archive 81, de Rebecca Sonnenshine

Série paranormale de Netflix sortie en 2022, assez décevante.

Le setup était très bien : en 2021, un archiviste est engagé par un mystérieux donateur pour restaurer une série de cassettes vidéos tournées en 1994 qui ont subi un incendie. Les cassettes s’avèrent être les rushs de l’enquête que menait une doctorante en sociologie sur un immeuble new-yorkais semblant héberger une secte aux desseins énigmatiques. L’archiviste va progressivement ressentir une affinité pour la doctorante vidéaste et avoir l’impression que les cassettes elle-mêmes ont des capacités surnaturelles. On va aussi avoir directement le point de vue de la doctorante, au delà de ce que l’on peut voir via les scènes tournées.

Malheureusement, sur ce setup intéressant, et qui fonctionne bien sur les premiers épisodes, on a une exécution qui ne fonctionne pas du tout à mon sens : pas de montée progressive de la tension, des répétitions trop nombreuses et des scènes d’explications qui prennent le spectateur pour un débile, des trous béants dans le scénario, des éléments qui sont abandonnés en cours de route. Il y a une idée très intéressante sur la fin à base de non-linéarité de l’enregistrement sur les cassettes (ce qui fait que ce que l’on croyait séquentiel et causal au premier visionnage ne n’est en fait pas), mais elle est absolument sous-employée. La partie restauration des cassettes en elle-même est aussi complétement sous-exploitée : toutes les cassettes sont restaurables à la perfection, pas de complication, pas de pertes d’éléments, et dans la mise en scène de l’acte de restauration, on a toujours les deux mêmes plans plutôt que de prendre le temps de vraiment montrer une expertise.

Bref, dommage. Les deux acteurs principaux jouent très bien par contre.