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Médée, de Blandine Le Callet et Nancy Peña

Bande dessinée en 4 tomes. L’autrice et la dessinatrice reprennent le mythe de Médée, mais en le racontant de son point de vue. Fille du cruel roi de Colchide, elle aide Jason à s’emparer de la toison d’or, le joyau du trésor de son père. Elle n’hésitera pas à recourir au meurtre plusieurs fois pour faire avancer sa cause et celle de Jason (jusqu’à ce qu’il l’abandonne pour un meilleur parti), avant de tuer ses propres enfants.

Le dessin est beau et illustre bien les différents royaumes de la Méditerranée antique. La réécriture du mythe est intéressante et fait fortement penser au travail de Madeline Miller. On a une figure féminine forte, mais ce n’est pas une réécriture à la Disney en mode « en fait les méchants n’étaient pas vraiment méchants » (looking at you, Maleficent) : si certains des crimes attribués à Médée lui ont été dans cette version collés sur le dos par les Grecs trop content de pouvoir accuser une barbare, elle est responsable de d’autres, et notamment de son infanticide.

Je recommande.

The Song of Achilles, de Madeline Miller

Le premier roman de Madeline Miller, mais le second que je lis après Circe. C’était sympa mais j’ai trouvé Circe plus abouti, du coup je recommande de les lire dans l’ordre de publication.

The Song of Achilles raconte, du point de vue de Patrocle, la vie et la mort d’Achille (et la sienne). Depuis leur rencontre enfants jusqu’à leurs morts sous les murs de Troie dans la dernière année de la guerre, en passant par leur éducation par le centaure Chiron, le déguisement d’Achille en femme pour échapper à son obligation de venir assiéger Troie. Madeline Miller raconte l’amour entre les deux hommes, la prophétie qui destine Achille à la grandeur, son choix de s’y conformer, la relation des deux hommes aux différents protagonistes de la guerre de Troie et à leurs familles respectives. Comme Circe le texte donne une vision plus humaine des mythes grecs, mais là je trouve qu’on reste plus sur un mythe vu et revu, là où Circe donne l’impression de combler les blancs du texte et de donner une perspective vraiment alternative. Dans les deux on a le point de vue d’un personnage subalterne qui ne parle pas sinon, mais Patrocle reste très passif et dans l’ombre d’Achille dans ce texte, là où Circe, même si elle est contrainte à obéir aux décrets divins, a cependant plus d’initiative.

Je recommande les deux, mais avec une préférence pour Circe, donc.