Archives par mot-clé : film australien

Lesbian Space Princess, de Leela Varghese et Emma Hough Hobbs

Film d’animation australien paru en 2025. Saira est la princesse de Clitopolis, célèbre planète lesbienne. Élevée dans l’ombre de ses deux mères, elle est effacée et peu sûre d’elle. Dévastée par la fin de sa première relation après deux semaines, elle décide de s’aventurer hors de la bulle de filtre qui sépare l’espace queer de l’espace hétéronormé, dans une quête pour aller sauver son ex des cis white maliens qui l’ont kidnappée. Le seul vaisseau qu’elle a trouvé pour partir est un « problematic ship », mais malgré l’adversité Saira va trouver en elle des forces insoupçonnées. Bon, vous l’aurez compris, scénario très classique même si queerifié, un hero’s journey dans les règles de l’art, mais avec plein de blagues féministes et de petites chansons. Des couleurs pastels qui donnent une vibe Adventure time/Disenchanted. Le film est fait sur un tout petit budget, donc le résultat est assez impressionnant, mais j’avoue que j’aurais néanmoins bien aimé une animation un peu moins classique.

In vitro, de Tom McKeith et Will Howarth

Orphan Black x God’s Own Country

Film australien de 2024. Layla vit avec son mari Jack sur une ferme isolée dans l’outback australien. Suite à un dysfonctionnement de l’installation, Layla découvre des éléments assez perturbants sur Jack.

Recommandé ! En étant un minimum genre-savvy vous voyez voir très rapidement les deux gros reveal du film, mais il n’empêche que le sujet est très bien traité : bien filmé (très beaux paysages, très chouette d’avoir un film de SF dans un contexte qui n’est pas une ville avec des beaux gratte-ciel futuristes), les acteurs sont très bons (notamment celui qui joue Jack, dont le passage de mari aimant à psychopathe est très réussi), la sororité instinctive de Layla est bien mise en scène

Picnic at Hanging Rock, de Peter Weir

Film australien de 1975. Lors d’une sortie scolaire dans le bush australien en 1900, trois pensionnaires et une enseignante d’un pensionnat pour jeunes filles disparaissent. On va suivre l’impact de cette disparition sur le pensionnat et la petite ville à proximité, entre rumeurs sur ce qui a pu se passer, fausses pistes, et évolutions immédiates pour le pensionnat (turns out que les parents, même quand ils sont anglais et distants, n’aiment pas que l’on égare les enfants qu’ils vous ont confiées).

Étrangement ça m’a un peu fait penser à Gone Girl pour un point très spécifique : j’ai l’impression que y’a des espèces de sauts dans l’évolution des personnages, de leur relation, qu’on a un peu du mal à suivre, et qui je pense font dans les deux cas plus sens dans le livre dont le film est adapté, avec des possibilités de narration interne (ou juste d’y passer plus de temps).

Sinon, j’aime bien l’ambiance outback australien et formation géologique random (+ pensionnat du tournant du siècle avec des décos anglaises très moches) et un peu onirique (visiblement pendant le tournage l’équipe mettait des voiles sur la caméra pour avoir ce rendu d’image un peu adouci/flouté, l’origine des filtres instagram enfin révélée). Dans la première partie du film (jusqu’à la disparition) tout le monde a l’air d’être sous drogue (mais c’est peut être juste le fait d’être des anglais.es réprimé.es et cuit.es par le soleil). Après ça se perd un peu je trouve, trop de trucs en parallèle (l’enquête des deux mecs, les conséquences dans le pensionnat, la battue de la ville) mais rien qui n’est exploré à fond (notamment le mystère de ce qui se passe avec le rocher, qui s’il n’a pas besoin d’être résolu, n’a en l’occurence l’air d’inquiéter personne plus que ça. Le côté ça devient un événement médiatique et les gens se font prendre en photo en souvenir de la battue par contre, très intéressant (et on retrouve des parallèles avec Gone Girl et le traitement médiatique des disparitions sensationnelles).