Archives par mot-clé : Dessin animé

The Wild Robot, de Chris Sanders

Film d’animation paru en 2024. Suite à une tempête, un conteneur contenant un robot domestique ultra perfectionné s’écrase sur une île pleine d’animaux. Programmé pour assister les humain.es, le robot va tordre sa programmation pour venir en aide aux animaux.

C’était très joli (très belle animation), l’histoire est touchante, mais pas ultra profonde non plus : les animaux sont un peu trop anthropomorphisés dans leurs comportements et leurs relations interespèces – mais bon à la base c’est un film pour les enfants, je sais pas si une éthologie exacte des opposums les auraient enthousiasmés.

Samuel, d’Émilie Tronche

Série télé française parue en 2024. Je l’ai vue au cinéma d’un seul tenant dans le cadre du festival Séquence, c’était un très bon cadre, ça gagne a être regardé avec les réactions de toute une salle de cinéma (même si je pense que ça marche aussi très bien blotti·e dans son lit).

On suit la vie de Samuel, 10 ans, via ce qu’il en écrit dans son journal intime. Il parle notamment de son sentiment amoureux pour Julie, une de ses camarades de classe. C’est super bien écrit dans la façon dont ça rend les émotions ressenties quand on est enfant – et je pense que la série parle à beaucoup de gens parce qu’on s’y retrouve facilement (aux dernières nouvelles, tout le monde a été enfant). Niveau animation c’est très beau, en noir et blanc, avec sur certaines séquences des inspirations mangas très bien intégrées (la visite au château, le cauchemar de la grande dame). La question des sentiments et des relations est je trouve très bien traitée. Certains passages sur attirances ou sur l’arrivée de l’été m’ont fait penser à The Perks of being a wallflower ou à La Traversée du Temps, deux œuvres que j’aime beaucoup.

J’ai aussi beaucoup aimé l’épisode sur la mort de la grand-mère de Corentin et la mise en scène via Corentin de la construction d’un mode masculin de rapport à ses émotions (là où Samuel est beaucoup plus émotif). Enfin, une dernière analogie que je vois est avec la série Bref, pour le côté épisodes très courts et centrage sur une relation amoureuse hétéro, mais on est sur un traitement beaucoup plus subtil que Bref.

Enfin, excellente bande-son, et pas mal de passage où des personnages dansent (sur de la musique ou tout seuls dans leur chambres) où les mouvements rendent très bien.

Chaudement recommandé.

Lilo and Stitch, des studios Disney

Film d’animation sorti en 2002. Stitch est une créature bioingéniéré en laboratoire pour être une machine de destruction. Déféré devant la Fédération Galactique, il est condamné (alors que c’est pas exactement de sa faute) à l’exil sur un astéroïde. Il réussit à détourner le vaisseau, et le crashe sur Terre, plus précisément à Hawaï. Ses instincts lui disent de trouver une grande ville à détruire, mais Hawaï en est malheureusement dépourvu. Poursuivi par son créateur et un agent de la Fédération, il se dissimule en se faisant adopter comme animal de compagnie par Lilo, gamine turbulente élevée par sa sœur. Vont s’ensuivre moult quiproquos et situations chaotiques, les deux personnages ayant tendance à faire rapidement – volontairement ou non – escalader toute situation.

C’était sympa. Je le voyais pour la première fois, j’ai trouvé le dessin assez beau (à part quelques passages en 3D pour les vaisseaux spatiaux qui sont assez visiblement datés), l’animation est fluide et les persos attachants. J’ai trouvé que la fin était un peu ratée avec des enjeux qui remontent, redescendent, des nouveaux antagonistes, d’anciens antagonistes qui deviennent des alliés… Et globalement Stitch sert un peu trop de couteau suisse, entre créature chaotique, puis mignonne, puis impulsive, puis intelligente… Notamment les passages où il parle ça marche assez mal.

Mais globalement, recommandé.

Inside out, des studios Pixar

Film d’animation sorti en 2015. Les aventures des émotions dans la tête d’une fille de 11 ans. C’est un film pour enfants théoriquement, mais qui fait passer un message assez complexe sur l’importance des sentiments négatifs pour grandir, la perte, la maturité…

Au niveau des techniques de cinéma c’est comme toujours avec Pixar très bien animé, ça reste assez classique dans la facture (il y a un passage cool où les personnages rentrent dans une zone d’abstraction et se retrouvent en 2D, mais ça ne dure pas longtemps), le message et la réalisation sont réussis.

Je recommande.

Inside out 2

Un second volet, paru en 2024. On retrouve Riley et ses émotions deux ans plus tard, à l’orée de son adolescence. Sa puberté vient de commencer, et avec elle de nouvelles émotions sont apparues : Anxiété, Ennui, Envie et Embarassement. Joie et les autres émotions originelles vont se retrouver évincées par Anxiété et sa gestion prévisionnelle de Riley, qui va jusqu’à mettre en péril son sense of self. C’était joliment animé, mais j’ai trouvé ça beaucoup moins profonds que le premier, l’intrigue est quand même assez cousue de fil blanc.

Kiki la petite sorcière, du studio Ghibli

Dessin animé japonais, paru en 1989. A 13 ans, comme il est traditionnel pour les sorcières, Kiki quitte son foyer pour s’installer en tant que sorcière indépendante dans une nouvelle ville. Déterminée à voir l’océan, elle trouve une cité sur la côte. N’ayant pas appris à faire des potions ou des sorts, son talent principal est sa capacité à voler sur son balai. Elle va donc ouvrir un service de livraison, qui va lui permettre de rencontrer plein de gens. Mais rapidement, le fait d’être éloignée de sa famille, et de transformer le plaisir du vol en une source de revenu l’épuise, et elle en vient à questionner ce qu’elle fait, ce qui conduit à l’affaiblissement de ses pouvoirs.

C’était bien, comme la plupart des Ghibli. Les personnages sont assez réussis, que ce soit Kiki elle-même ou tous les gens qu’elle rencontre : le couple de boulangers, Ursula la peintre, la vieille dame, Tombo… Le côté épuisement du travail (surtout à 13 ans, purée) est bien rendu.

Je recommande.

Hazbin Hotel, de Vivienne Medrano

Série animée et musicale dont la première saison est parue en 2024. Charlie Morningstar est la princesse des Enfers. Horrifiée par la décision du Paradis d’envoyer une armée tuer (re-tuer ?) les damnés une fois par an pour éviter la surpopulation, elle ouvre un hôtel en Enfer, dédié à la réhabilitation des pêcheurs pour qu’ils puissent accéder au Paradis. Avec le soutien d’un démon majeur qui y voit l’occasion de créer plus de chaos, elle va tenter de mener à bien son projet malgré qu’elle soit quasiment la seule à y croire.

C’était inégal. J’ai bien aimé la direction artistique, les personnages sont bien caractérisés et « attachants » (autant que des démons maléfiques peuvent l’être), le côté « dessin animé pour adulte » est globalement réussi. La trame narrative pour le moment est très classique par contre, il y a un petit côté dernières saisons de The Good Place. Et j’ai beaucoup aimé les chansons des deux premiers épisodes, qui fonctionnent très bien en tant que chanson de comédie musicale, par contre celles des épisodes suivantes font beaucoup plus chansons pop-rock génériques (sauf peut-être Ready for this).

Tuca and Bertie, de Lisa Hanawalt

Série animée en trois saisons. On suit les deux personnages titres, deux amies qui sont des oiseaux anthropomorphiques trentenaires. Le dessin fait penser à Bojack Horseman (ce qui est tout à fait logique puisque c’est Hanawalt qui dessinait BH), mais dans un univers plus surréaliste/cartoonesque, et un point de vue qui n’est pas celui d’un acteur dépressif.

J’ai beaucoup aimé. Les personnages sont attachants, l’univers est beau et cool, et très imaginatif mais auto-cohérent. Les thèmes abordés sont traités avec finesse (et en même temps une approche très cartoonesque). Le côté « amies que tout oppose » fonctionne très bien avec Tuca ultra extravertie et Bertie beaucoup plus introvertie, mais dans un job stable là où Tuca enchaîne les petits boulots.

Je recommande.

Scavengers Reign, de Joseph Bennett et Charles Huettner

Série dessinée de SF, sortie en 2023. Suite à une malfonction de leur vaisseau atteint par une éruption solaire, divers membres de l’équipage du Demeter se retrouvent naufragés sur Vesta, une planète pleine d’une vie fondamentalement alien. Une douzaine d’épisodes qui permettent de voir plein de paysages de Vesta et des créatures qui les habitent. Le dessin est très beau et les auteurs sont très imaginatifs sur les créatures, mais je n’est pas trouvé les écosystèmes très crédibles : les créatures sont beaucoup là pour faire avancer l’histoire, et il y a plein de mécanismes qui sont particulièrement pratiques pour les humains (entre les créatures qui tentent de les manger ou de les parasiter). Mais si on accepte de laisser son bagage d’écologue derrière soi, c’est très sympa à regarder, avec une jolie ligne claire.

Je recommande.

Le Garçon et le Héron, de Hayao Miyazaki

Film d’animation japonais de 2023. Mahito, jeune adolescent, débarque à la campagne avec son père. Sa mère est morte dans un bombardement américain, son père va se remarier avec la sœur de sa femme et superviser l’usine de production d’avion installée en pleine campagne. Laissé à lui-même dans l’immense domaine familial, Mahito va suivre un héron qui le provoque jusque dans une tour en ruine ou il va découvrir un univers parallèle onirique.

J’ai beaucoup aimé. C’est moins linéaire que les précédents Miyazaki, on retrouve des éléments de plein de ses autres films (ou de d’autres, d’ailleurs : le début fait penser au Labyrinthe de Pan de Guillermo Del Toro et à Mon voisin Totoro, la météorite alien ça pourrait être du Lovecraft avec un autre traitement, l’interaction avec sa propre mère jeune ça pourrait être Petite Maman). Le dessin est très beau, moins classique que dans les autres Miyazaki que j’ai vu. L’histoire est dense dans les rebondissements qui se suivent selon une dream logic où l’on passe d’un événement à l’autre, et à la fois assez simple dans son cœur : Mahito fait le deuil de sa mère et de la possibilité d’un monde parfait où rien de mal n’arriverait. C’est doux-amer, avec une nostalgie qui infuse tout le film.

Je recommande.

Article invité : Wolfwalkers

Film d’animation (Irlande, Luxembourg, France) de 2020.
1650 à Kilkenny, en Irlande. Le père de Robyn est engagé par le Lord Protector comme chasseur de loups, afin de protéger la ville de leur menace, mais surtout d’en débarrasser la forêt pour déforester tranquillement et ainsi de pouvoir augmenter les surfaces agricoles (spoiler : Lord Protector n’est pas le gentil du film). Jeune fille indépendante et audacieuse, Robyn ne tarde pas à se retrouver dans la forêt, malgré l’interdiction, et à découvrir les créatures qui y vivent et la protègent : les wolfwalkers.
L’histoire est un mélange réussi entre Mononoke Hime et Brave. Pas d’immense originalité narrative mais c’est vraiment efficace et attrayant, il y a des personnages chouettes, de la tension, des rebondissements, des course-poursuites et de l’émotion.
J’ai surtout adoré l’animation, magnifique, entre dessins au crayon, effets de lithogravure, split-screens ornementaux, représentation graphique des odeurs et du son.
Et la musique est très chouette aussi.
Je recommande :)