Ci-dessous, quelques images de street-art prises avec la lentille de mon ordiphone quand je n’avais pas d’appareil photo sur moi. Il y a notamment dedans des photos de la série #backtothestreet, que j’apprécie décidément. Je rajoute du coup un tag #backtothestreet sur tous les posts où j’en ai mis une photo.
J’aime beaucoup les séries d’œuvres nombreuses disséminées dans la ville, mais elles rentrent dans un processus de ludification dont je ne sais que trop penser : le plaisir à la découverte de l’œuvre vient d’un aspect supplémentaire par rapport à une œuvre de street-art classique :
Comme d’habitude il y a l’œuvre elle-même, appréciable esthétiquement indépendamment de tout contexte.
Il y a aussi le réseau de significations culturelles auquel elle participe (l’idée de street-art de façon générale et la culture qui va avec, le street-art étant loin d’être une forme artistique qui fait l’unanimité, pouvoir mettre cette œuvre en relation avec d’autres, soit qu’elle vienne d’une série particulière, soit qu’on fasse des liens généraux (technique similaire, hommage à une œuvre classique…)
Enfin, et c’est là que je vois la ludification, le grand nombre d’installations des séries d’œuvres comme #backtothestreet (ou auparavant les Invaders) et leur relative discrétion fait qu’à chaque nouvelle découverte il y a un petit « Un de plus ! ». C’est le même phénomène que je retrouve chez moi lors de la découverte d’un tract dans les tréfonds.
C’est l’idée appliquée à la vie réelle qu’il y a des récompenses à obtenir pour certaines actions. Et ça modifie le rapport à l’environnement : j’aime de base ramper dans des chatières ou me balader en ville, mais l’idée de pouvoir trouver tracts ou séries de street-art me donne une approche beaucoup plus méthodique. Je peux quadriller extensivement un quartier (en surface comme en bas), en me disant que je ne veux pas passer à côté de quelque chose. C’est vraiment la même approche que j’ai pour explorer un monde de jeu vidéo, dont je sais qu’il a été créé avec des intentions et qu’il peut y avoir des choses à trouver.
Je n’ai absolument aucune information sur la question mais il serait intéressant de savoir si l’installation de séries massives d’œuvres de street-art précède l’existence des jeux vidéos (oui, je sais qu’il a existé des chasses au trésor avant que l’ordinateur ne soit une lueur de désir académique dans l’œil de Turing, mais ce n’est pas la même idée de ludification généralisée des actions).
Pour conclure sur l’idée de ludification de la vie, dans d’autres domaines que l’exploration urbaine, un lien vers une application de ludification des tâches quotidiennes : HabitRPG et une vidéo parlant plus de réalité augmentée (et de façon assez pessimiste) que je mets pour la scène de découpage des légumes (ludification + réalité augmentée) et parce qu’elle est très bien de façon générale.
La prochaine fois on parlera de l’autre versant de la ludification, qui est de faire des blogs idiots pour show off les items que vous avez acquis et montrer au reste du monde que vous êtes très très malin. Parce que ça sert à quoi d’être bon à un jeu s’il n’y a personne pour admirer et valider vos exploits ?
Quand tu dis « l’installation de séries massives d’œuvres de street-art précède l’existence des jeux vidéos », en gros tu voudrais voir si un développeur de jeux vidéos et un auteur de street art ont un processus de création et de cause de création comparables ? Par exemple, je veux créer un univers de gaming, je le crée, mais je ne veux pas que le garder pour moi, je désire le faire découvrir aux autres (les joueurs) et ceux qui sont les plus sérieux (ou les plus sensibles au RPG de mon jeu) seront les seuls capables de toucher du doigt les objets/indices/cartes (#tréfonds) que j’ai caché. En gros, seuls les initiés seront capables d’apprécier dans toute sa complexité l’univers que je crée. Et la valeur de motivation qui est donnée pour y arriver est donnée à travers le style de jeu de recherche associé pour trouvé ses objets cachés.
Non, je ne pense pas que les processus de création soit comparables. Déjà il est difficile de généraliser sur la création vidéoludique (Minecraft a été créé par un seul développeur dans son coin, Assassin’s Creed par une très grosse équipe au sein d’une grosse boîte de prod à l’organisation rationalisée, Kentucky Road Zero par un petit studio indépendant… Il n’y a pas vraiment de point commun et le tout est globalement éloignée de la création en street art qui lie conception, choix d’un positionnement géographique de l’oeuvre, action physique de l’installation.).
Ce qui m’intéresse c’est l’idée de gamifier une tâche (lui donner une approche ludique, ici en la découpant en petite tâches qui donnent chacune une petite récompense), qui serait ici l’appréciation du street-art.
Ok merci. Haha, je n’avais pas lu assez attentivement ton dernier paragraphe.