Essai paru en 2024, sur le sujet de la santé mentale et de sa gestion chez les hommes en France. L’autrice part du constat que les femmes sont largement plus socialisées à exprimer leurs émotions et à avoir une approche médicalisée de leurs corps et de leur psyché, et qu’elle représentent donc une large majorité des personnes qui consultent des psychologues/psychothérapeutes et psychiatres. À l’inverse, les hommes sont éduqués à se présenter comme autonomes et donc à ne pas rechercher de l’aide.
Via un appel à témoignages, des anecdotes issues de sa vie personnelle, et des entretiens avec des professionnel.les de la santé mentale, Maud Le Rest dresse le constat de l’impact de cette socialisation différenciée aux soins psychiques : des personnes de genre masculin qui n’identifient pas leurs problèmes, refusent d’aller consulter par incompréhension de ce que ça peut leur apporter et/ou par fierté, par peur de perdre le statut associé au groupe de la masculinité hégémonique. Des personnes qui vont laisser leur état mental se détériorer, qui vont faire porter la charge psy sur leurs compagnes (dans le cas de couples hétéros), qui vont parfois aller consulter pour parler des problèmes de leurs mecs, ou sur les femmes de leur entourage, la capacité à avoir des discussions abordant des sujets émotionnels étant beaucoup plus réduite dans les relations amicales H/H.
C’était intéressant comme sujet, mais comme souvent avec les essais journalistiques je trouve que ça reste un peu en surface. Par ailleurs, si je ne doute pas que tous les cas décrits soient réels, je trouve qu’on est sur des modèles de masculinité un peu caricaturaux, pour mon usage personnel ça m’aurait davantage intéressé de voir des cas d’hommes qui sont quand même un peu plus déconstruits/conscientisés sur d’autres thématiques féministes mais pour lesquels la question de la santé mentale reste bloquante (oui, je suis en train de me plaindre que ce livre ne soit pas à propos de moi).