Film français de 1975. Les Dupont-Lajoie, cafetiers parisiens, partent pour leurs traditionnelles vacances dans le Midi. Au camping du soleil, ils retrouvent leurs amis des années précédents, avec lesquels ils déroulent les mêmes platitudes que d’habitude.
Divulgâchage et TW ci-dessous
Rapidement il apparait que le père Lajoie est attiré par Brigitte, la fille des Colin. A l’occasion d’une promenade où il la surprend en train de bronzer seule, il la viole et accidentellement, la tue. Pour brouiller les pistes, il amène le corps près du baraquement où vivent les ouvriers algériens qui sont en train de construire de nouveaux logements. Le racisme ambiant va faire le reste : les hommes du camping organisent une ratonnade, pour « rendre justice à la petite », rajoutant un nouveau meurtre au premier…
C’était intense. C’est un film avec des personnages assez détestables, les trois couples au centre du film (surtout les hommes, les femmes parlant largement moins) représentent une petite bourgeoisie française sûre d’elle et de ses privilèges, sortant des horreurs racistes dans le plus grand calme (et projetant sur les étrangers ses propres comportements) avant de chercher des passe-droits à la première occasion. Le film est plutôt drôle dans sa première partie qui fait vraiment cliché de vacances où tout le monde part à la même heure et s’entasse sur les mêmes plages, et où on attend le présentateur d’Intervilles comme le messie. Puis il prend une tournure beaucoup plus tragique dans la seconde moitié. Le choix de faire du personnage principal, qui se présente comme un bon père de famille, le violeur qui s’en prend à une connaissance (plutôt d’avoir mis en scène une agression sexuelle par un étranger) est assez novateur pour l’époque je trouve (bon en même temps ça n’en fait pas un film féministe, les femmes ont trois à 5 répliques en tout, et l’histoire tourne autour de trope de la femme dans le frigo). Mais la dénonciation du racisme ambiant en France est assez forte.
Recommandé sous réserves d’être dans un bon état mental et de checker les TW.
Le film montre vraiment bien les interactions entre le racisme systémique et la responsabilité individuelle. Je pense notamment au père de la victime ou à l’inspecteur, qui sont des personnes relativement décentes (oui okay le père est un beauf mais contrairement aux autres hommes de la bande il est honnête et pas foncièrement méchant) mais qui se retrouvent compromises malgré tout. Idem pour les personnages vraiment positifs comme l’Italien : ils ont beau avoir le bon comportement, ils sont impuissants.
Pour les femmes, ça ne m’a pas choquée outre mesure, je trouve que ça retranscrit bien une certaine réalité de l’époque.