Bouquin de 2019 qui pastiche les livres de la fin du XIXe. L’auteur imagine l’affrontement entre le capitaine Nemo et le capitaine Ahab autour de l’enjeu de la pose d’un câble télégraphique transatlantique, et en présentant la carrière d’un bateau réel et emblématique de l’époque, le Great Eastern du titre…
Dit comme ça, ça semble assez alléchant, mais j’ai été assez déçu par l’exécution. L’auteur écrit dans un style d’époque, mais du coup ça donne beaucoup de répétition de tournures de phrases typiques, qui alourdissent la lecture. Le point de vue de la narration bouge beaucoup, avec un narrateur omniscient, un narrateur qui suit un personnage, de la narration à la première personne alternant entre différents personnages, des extraits de journaux intimes et des coupures de presse. Ça fait plus fouillis que dispositif intéressant.
Par ailleurs la narration est incohérente sur certains points – bon déjà elle ne respecte pas le canon alors qu’il y avait clairement moyen de le faire (à mon sens, présenter les événement relatés comme des passages inconnus dans la vie des personnages telle que relatée dans Moby Dick et les œuvres de Verne aurait été plus intéressant, faisant de l’œuvre une insertion dans le canon reliant les deux romans) mais ça c’est un choix, même si l’auteur ne fait pas grand chose de ces divergences. Mais de plus, on comprend assez mal quelles ont été les actions de Nemo par rapport au câble transatlantique : il semble ne s’y attaquer qu’une seule fois, mais en même temps il est sous-entendu que c’est ses attaques précédentes qui ont poussé Field à engager Ahab. Le retournement de situation de la bataille navale semble très gratuit, la fin avec Nemo lors de la Commune de Paris aussi.
Bref, globalement déçu, un gros potentiel gâché par l’exécution.