Sans grande originalité, j’ai énormément aimé.
Cléo, une collégienne passionnée de danse modern jazz, tombe entre les mains d’un réseau de « mécènes » pédophiles et y entraîne d’autres filles. Ce n’est « que » le début du roman, qui donne la voix à plusieurs personnages qui, au fil des années, gravitent autour de cette victime coupable, écoutent son histoire, partagent un moment plus ou moins long de sa vie et en construisent un portrait fragmenté, fragmentaire.
Le roman entremêle avec beaucoup de force et d’attention une multitude de thèmes difficiles. Des passages, des images me restent : les scènes de danse, de transformation physique avant et après le spectacle, et plus généralement les questions de maîtrise et de souffrance du corps féminin (empowerment vs aliénation) ; la violence de classe des militants de gauche face à Cléo devenue danseuse chez Drucker à laquelle fait écho le racisme qui empêche Betty de devenir danseuse classique ; la finesse de l’écriture des relations amicales, amoureuses, familiales, comme des rivalités (une pensée pour L’amie prodigieuse) et des mécanismes de manipulation.
Comme on dit sur ce blog : je recommande.