Roland Charles Wagner, écrivain de science-fiction, est mort dimanche dans un accident de voiture. La plupart des lecteurs de ce blog n’ont jamais entendu parler de lui, mais il était à mes yeux un des meilleurs écrivains français de science-fiction actuels. Je ne suis allé qu’une seule fois dans un festival de SF, c’était pour obtenir une dédicace de sa main. L’annonce de sa mort m’a fait pleurer.
Roland C. Wagner était un auteur prolifique à l’imagination débordante, comme l’illustrait bien son cycle des Futurs Mystères de Paris, dans la droite ligne des romans-feuilletons mais où le détective dans un monde bouleversé par la brève collision entre la Réalité et la Psychosphère, regroupement de tous les archétypes jungiens jamais imaginés par l’Humanité.
Son dernier roman et son chef d’oeuvre, plusieurs fois primé, Rêves de Gloire ne faisait pas partie de ce cycle mais racontait une version parallèle de la Guerre d’Algérie et du monde qui en était sorti. Personnel (Wagner est né en Algérie), magistral à la fois sur le fond et sur la forme, (une narration sous forme de fragments racontant cinquante ans d’Histoire et de culture), Rêves de Gloire est appelé à devenir un classique du même acabit que les romans de Barjavel et Bradbury.
Un recueil de nouvelles situées dans le même univers, Le Train de la Réalité et les Morts du Général avait succédé à ce roman.
Malgré la richesse de son œuvre, Wagner n’était pas renfermé sur son propre univers. Il était notamment proche de Norman Spinrad, écrivain américain, et les deux avaient collaborés à la traduction de leurs œuvres de l’anglais au français et inversement.
La mort de Roland C. Wagner prive la science-fiction française de son plus éminent représentant.
Wagner laisse derrière lui une femme et une fille.
Le site officiel de Roland C. Wagner
Deux textes qu’il avait mis en téléchargement gratuit : Le Serpent D’angoisse et Les Derniers Jour de Mai (si ces redirections posent problème, merci de me le signaler et je les retirerai immédiatement.)
Et la dépêche qui a annoncé sa mort.