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L’effondrement, du collectif Les Parasites

Courte (8x20minutes) série télé française qui traite sous la forme d’une anthologie un effondrement rapide des structures institutionnels et des chaines d’approvisionnement en France.

Du point de vue de l’effondrement lui-même on est pas sur quelque chose de très réaliste : tout se délite en quelques jours, ça permet d’avoir une série avec de la tension, des files d’attentes aux stations services, des urgences à traiter dans tous les sens.
La série elle-même est cependant sympa à regarder, à chaque épisode on suit un groupe de personnages différents (même si on a quelques liens entre certains épisodes) a un stade différent de l’effondrement, et qui se retrouve tous avec des choix merdiques à faire. La série n’est pas très optimiste, ça tourne souvent mal.

Les Sauvages, de Sabri Louatah et Rebecca Zlotowski

Assez déçu. La série commençait bien, j’ai beaucoup aimé le premier épisode, mais ça se perd totalement en route. Le rôle de Marina Foïs est complètement inutile (c’est quand même assez triste de réussir à gâcher Marina Foïs), la série balance très vite toute cohérence par la fenêtre. Ça commence comme une série politique (le premier épisode, donc), ça embraye sur le drame familial, et ces deux possibilités m’allaient, mais ensuite ça part en enquête solo sur la radicalisation par un ancien acteur (dont la célébrité n’est absolument jamais abordée), avec en parallèle… on sait pas trop quoi, le suivi de la directrice de campagne et fille du président, mais dont je serai bien en peine de dire ce qu’elle fait à part constater les événements autour d’elle.
D’ailleurs globalement tous les rôles féminins sont ratés, alors qu’ils avaient installé des trucs intéressants dans le premier épisode, mais à part Marion (Marina Foïs, qui est donc raté pour la raison de servir strictement à rien dans le scénario), toutes les femmes se positionnent par rapport à des hommes en tant que fille mère ou copine/compagne de, sans agenda propre.

Déception donc, mais j’en retiens quelques beaux passages : le premier épisode, donc, l’audition de Krim, le face à face entre Idder Chaouch et Lambofili. Globalement, les scènes de tension, où la série décide de mettre le spectateur mal à l’aise. Mais ça ne suffit pas, elles sont trop délayées. Le personnage d’Idder Chaouch était intéressant aussi, mais en définitive on sort de la série en ne sachant rien de lui. Bonne bande-son par contre, le thème principal (Les Sauvages, une partie des Indes Galantes de Rameau) reste bien dans la tête, et les différentes variations autour pour illustrer les différentes ambiances sont plutôt réussies.

Marianne, de Samuel Bodin

Emma, romancière horrifique, retourne à Elden, le village breton de sa jeunesse, juste après avoir tué les personnages principaux de sa série best-seller. Elle se retrouve confronté à la sorcière de ses œuvres, qu’elle avait tiré de ses cauchemars enfantins.

Ce n’est pas incroyable. Il y a de jolis plans, mais l’horreur est ultra convenue : un seul type de jumpscare, un personnage méchant tout puissant, des héros qui savent perdre tout bon sens juste quand le scénario le demande. C’est dommage parce qu’il y avait le potentiel de faire bien mieux. L’alcoolisme de l’héroïne principale aurait été intéressant à traiter, le décalage entre sa vie parisienne et la vie de ses potes qui sont restés au village, les croyances catholiques et païennes…

Ca fait très série netflix traitée par dessus la jambe pour être bankable. Le personnage du policier est quand même à sauver, ainsi que celui de CamCam. L’actrice qui joue la sorcière est très bonne dans son rôle aussi.

Nox, de Fred Cavayé, Quoc Dang Tran et Jérôme Fansten

Série Canal + sur une enquête policière dans les sous-sols de la Ville-Lumière. C’est pas très bien. Les actions et motivations des personnages n’ont aucun sens, les sous-sols sont totalement fantaisistes mais sans proposer quelque chose d’intéressant, et y’a pas mal de personnages clichés/de fausse subversion « ooooh, la témoin du meurtre est une actrice porno ! Oh là là on va montrer un studio de porno ! Bon on va montrer rien en fait, et puis de toute façon le potentiel subversif du porno en France en 2018 je demande à voir, mais whoooou on s’est fait plaiz’ en insistant bien sur le fait qu’elle était actrice porno. »

Ne recommande pas.

Au Service de la France, de Jean-François Halin

Série française diffusée sur Arte. Une série qui parle sur un ton humoristique des services secrets français des années 60s, persuadés que la France est la plus grande Nation du monde.

J’ai beaucoup aimé la première saison, passés deux/trois épisodes pour rentrer dans l’esprit. La photographie est très belle, il y a un côté « OSS 117 meets MadMen », la toile de fond des événements historiques de l’époque est bien exploitée, le côté franchouillard et bureaucratisation à l’extrême est réussie, les enjeux et la structure narrative de la saison sont équilibrés.

La saison 2 commençait très bien, avec une plus grande place donnée aux personnages féminins (même si on peut regretter la disparition de l’agent Clayborn, qu’on ne voit que dans l’épisode 1). Mais à mi-saison, je trouve que la tendance s’inverse : la montée en puissance et en temps d’écran du personnage de Marie-Jo laisse la place à sa sexualisation, et l’essentiel des actions des personnages tourne autour d’enjeux internes au Service, sans qu’ils se positionnent sur les crises qui touchent la France et le monde (typiquement « quoi, il y a eu un attentat sur le Général de Gaulle ? Ça m’embête bien parce que je voulais lui parler d’un problème administratif », de la part du directeur des Services Secrets…)
Et autant je trouve que la série sait être équilibrée entre humour et contexte historique dans sa représentation des enjeux de la Guerre d’Algérie, autant dans sa représentation de l’URSS c’est assez baroque. Globalement je trouve que la saison 2 peine beaucoup plus à trouver son ton entre son intrigue sérieuse et ses moments de  comédie.

Dans l’ensemble j’ai passé de bons moments devant la série, des personnages et des scènes sont très bien trouvés même si la série peut patiner un peu par moment, je recommande.

Missions, de Julien Lacombe

Série française produite par OCS, sur une mission européenne habitée qui va sur Mars. Pas très réaliste (dans le sens une mission spatiale ça ne se déroule pas comme ça, les personnages font n’imp et les technologies aussi d’ailleurs) mais sympa à regarder (épisodes de 20 minutes, ça va vite). Un plot twist intéressant vers la fin de la saison mais qui aurait gagné a être mieux mis en scène  La fin est confuse et les personnages font des trucs randoms juste pour faire avancer l’intrigue, c’est dommage. La musique (et les visuels) du générique est cool.