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Médée et ses enfants, de Ludmila Oulitskaïa

Roman russe paru en 1996. Médée Sinopli habite en Crimée. Dernière descendante d’une famille grecque de Tauride à habiter sur place, elle représente une forme de continuité pour les habitants du village où elle demeure, ainsi que pour sa famille éparpillée dans l’URSS. On suit à la fois un été des années 70 où (comme chaque été) ses neveux et nièces à des degrés divers viennent lui rendre visite, et l’histoire des différents membres de la famille depuis la mort des parents de Médée jusqu’à la mort de Médée elle-même.

C’était bien. Un côté portrait de famille plutôt réussi (avec en toile de fond les évolutions politiques de la région au cours du XXe siècle, mais comme la famille s’en tient le plus éloigné possible, c’est vraiment lointain).

L’Organisation, de Maria Galina

URSS, 1979, une ville portuaire quelconque. Sous-sous-branche des services portuaires, le SSE est chargé des inspections sanitaires sur les cargos à l’arrivée. Rosa, jeune fille de 17 ans un peu fleur bleue, y accepte à contrecœur un poste de secrétaire, dans l’espoir d’y pratiquer son anglais. Le travail de ses collègues du SSE-2 est obscur : si le SSE-1 gère tout ce qui est menace biologique, que fait le SSE-2 ? Le lecteur est éclairé avant Rosa : le SSE-2 gère les menaces surnaturelles. Et il semblerait que malgré leur respect strict de la procédure, un esprit quelconque ait réussi à débarquer d’un cargo, et commence à menacer la ville…

J’ai bien aimé. Le 4e de couverture le rapproche de Ghostbusters, pour ma part je dirai plutôt Les Puissances de l’Étrange ou Le Bureau des Atrocités, pour le côté « rencontre de la bureaucratie et du surnaturel ». Le rythme est un peu lent, mais j’ai l’impression que c’est classique roman russe moderne. Le point de vue varie entre différents personnages (et heureusement parce que Rosa ne comprenant pas grand chose à ce qui se passe, garder son point de vue tout du long aurait été dommage), qui se débattent entre gestion de la menace surnaturel, vie quotidienne dans une URSS qui n’est pas au mieux de sa forme et arrangements avec la hiérarchie inepte.