Bon, il est peut-être temps que je parle un peu de celleux que je côtoie quotidiennement, la famille de mon maitre de stage. Pour préserver leur anonymat, leurs noms seront remplacés par ceux de la famille du roi des éléphants.
Ils ont quelques années d’Afrique derrière eux puisqu’ils ont connu le Tchad, la Côte d’Ivoire et le Bénin. Ils ont été rapatriés quand les situations sont devenus un peu trop explosives, ils sont basés sur Montpellier quand ils sont en France. Babar et Céleste fêtent aujourd’hui leurs 22 ans de mariage, donc joyeuses noces de bronze à elleux. Ils passent leur temps à se chamailler et à s’asticoter l’un l’autre, c’est mignon ils ont l’air d’être juste marrié-e-s.
Babar est donc chercheur au CIRAD, parmi les derniers qui auront connu la facette développement et expatriation du CIRAD, comme il aime le dire. Il a pas mal bougé, comprend bien l’anglais mais le parle avec un accent bien français (bah oui, il a surtout été en Afrique de l’Ouest, francophone).
Céleste parle bien mieux anglais : elle a vécu un an en Floride, ça aide. Elle est artiste, toujours des tas de projets en cours, participe au journal des francophones de Nairobi, dessine, sculpte…
Tous deux sont de gros lecteurs et plus généralement de gros consommateurs de culture : la maison est remplie de CD, de DVD, de livres et de mangas. J’ai notamment toutes les adaptations filmées des Jane Austen sous la main. De manière générale nous avons des intérêts convergents mais complémentaires, ce qui fait que mon disque dur externe a été un apport bienvenu.
Un autre point qui vaut le coup d’être mentionné est qu’els sont très friand-e-s de jeux de société : tarot, carrom, Dragon Vert, Scopa, Donjons & Dragons, Colons des Catanes, Scrabble… Il y en a pour tous les goûts. À la base c’est pas trop ma tasse de thé, mais à Rome je fais comme les Romains, et je dois dire que je m’amuse bien. J’ai fait mes premiers scrabbles (FIERTÉ), j’ai gagné des (bon, une) partie de tarot, j’affine mon carrom (on a pas du tout le même set de règles, mais on fait avec).
Les enfants, maintenant.
Alexandre, l’ainé, est en université à Rennes. Il est venu voir ses parents pour les vacances de Noël, et est reparti hier soir. Il est très sympa, le courant est bien passé, il dort beaucoup. En cinq jours j’ai pas grand chose de plus à dire.
Pom, le second, est au lycée français de Nairobi. Il envisage une université parisienne pour l’année prochaine, fait de la canne de combat, va escalader le Mont Kenya avec sa classe, joue en ligne et est ravi que je lui aie passé les Sherlock et les Misfits. Il fait pas mal de jeu en ligne, LoL, Guild Wars…
Enfin, Flore, la dernière, est aussi au lycée Denis Diderot. Elle envisage une école anglaise l’année prochaine, pour améliorer son anglais, être plus proche de la maison et avoir une meilleure ambiance de classe. Elle regarde beaucoup de films, est la seule de la maison sans ordi personnel, ce qui la frustre un peu, elle dessine et accumule des cahiers de culture et trivias.
On peut aussi compter dans la famille le « personnel de maison », que l’on nommera Luke, Léia et Han (mais aucune relation familiale ou amoureuse n’est impliquée ici). Luke, le gardien, doit avoir dans les 55 ans. Il fait l’intendance, le jardinage, vaguement le gardiennage (mais il y a aussi les gardes d’une société privée). Léia, la cuisinière, fait une excellente soupe potiron/gingembre dont je suis déterminé à me procurer la recette. Elle a aussi une technique de cuisson du riz qui est bien meilleure que tout ce que j’ai gouté comme riz jusqu’alors et qui ne laisse pas d’eau dans la casserole. A acquérir aussi.
Enfin, Han Solo, le chauffeur, a 28 ans, une femme et une fille. Je discute avec lui durant les trajets pendulaires (on est tous les deux devant pendant que Babar bosse sur son ordi à l’arrière). On discute politique kenyane, circulation, émissions qui passent à la radio, cout de la vie au Kenya et en France…
Et a priori je quitterai ce cocon bien douillet qui me donne l’impression de vivre à nouveau chez mes parents d’ici quelques jours pour me mettre en coloc avec Rataxes, un thésard français qui bosse aussi à l’ICIPE. Mais je compte bien revenir sur les weekends pour emprunter des mangas et des films, et pour jouer le support technique informatique, échanger des séries et jouer au tarot.