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The Writers, de Marc-Aurèle Vecchione

Documentaire sur le graffiti parisien de 83 à 2003.

Assez intéressant, retrace l’évolution des différents styles, les différentes générations, les challenges esthétiques et techniques (graffer beau ou graffer dans un endroit difficile/illégal d’accès), les évolutions de la répression (ce qui explique notamment pourquoi le métro n’est plus couvert de tags comme dans les années 80/90).

Le montage pourrait être plus nerveux par moment et les effets spéciaux moches sur le plan de métro disparaître, mais beaucoup d’artistes interviewés (zéro femme cependant, ok la sociologie du graff ça doit pas être du tout 50/50 mais quand même…), beaucoup de graffs montrés, avec éventuellement les dessins préliminaires dans les books et de bonnes images d’archives. Ça vaut le coup de le voir (et au passage je m’interroge sur à quel point le « ne rien prendre/ne rien laisser » des explorateurs urbains est socialement connoté quand on voit comment il s’oppose à l’occupation de l’espace des graffeurs. À quel point on fait ça quand on se sent déjà légitime dans un espace sans avoir à y apposer sa marque en plus ?)

Comment c’est loin, d’Orelsan

Deux aspirants rappeurs qui n’ont rien sorti depuis un freestyle il y a cinq ans se voient poser un ultimatum par leurs producteurs : soit ils ont une chanson d’ici le lendemain, soit c’en est fini de leur collaboration (et de l’appartement gratuit). C’est un film sur l’ennui, sur la panne d’inspiration, sur le confort des rêves qu’on ne tente pas de réaliser, sur le quotidien dans lequel on s’enferme parce que faire des efforts c’est fatiguant. C’est bien vu et bien réalisé. Je suis un peu dubitatif à propos de la fin (parce que ça finit bien, et bon, c’était cool sur le moment mais c’est pas très réaliste).

Le clip de Des Histoires à raconter pour se faire une idée :

Vincennes, l’université perdue, de Virginie Linhart

Un documentaire composé d’images d’archives et d’entretiens, sur l’Université de Vincennes, construite en trois mois après Mai 68 et détruite en trois jours après son évacuation. Une université ouverte à tou⋅te⋅s, avec une implication réelle des élèves dans les programmes, et une très forte politisation. Ça faisait assez rêver, malgré les problèmes de gestion et de drogue (après, le documentaire est très clairement en faveur de l’université).

Avril et le Monde Truqué de Franck Ekinci et Christian Desmares

Dans un monde uchronique ou l’Humanité n’a jamais découvert l’électricité et où les Napoléons règnent toujours sur la France en 1941, une fille cherche à recréer le sérum que ses parents chimistes avaient créés juste avant leur mystérieuse disparition. Un dessin animé dans le style de Tardi avec de l’uchronie, du steampunk, de l’écologie, j’ai bien aimé même s’il y a quelques longueurs.

De rouille et d’os d’Audiard

Je l’avais vu à sa sortie en salle mais j’ai été content de le revoir. C’est une histoire pas très joyeuse ou les gens passent leur temps à faire des erreurs, mais où ils tentent de bien se comporter. C’est filmé avec des plans ou les personnages sont souvent dans un coin, pendant que l’arrière plan se déroule. Le film parle des classes populaires et est original. (parfois j’ai l’impression d’avoir 5 ans tellement mes recensions sont décousues)

Étude sur Paris d’André Sauvage

Un documentaire muet de 1928 présentant Paris à l’époque. Je l’ai vu en ciné-concert, la bande-son était réalisée par acousmatique (une piste sonore mono ou stéréo est envoyée sur un grand nombre de hauts-parleurs avec des caractéristiques techniques différentes dispersés dans la salle, permettant une spatialisation du son). Les images sont assez folles : on voit un Paris bien plus industriel, certaines parties sont méconnaissables, d’autres identiques (les ponts notamment). La façon de Sauvage de filmer est assez moderne, il s’attache aux détails aussi bien qu’aux vues d’ensemble.