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Den stygge stesøsteren, d’Emilie Blichfeldt

Film vu lors de l’édition 2025 du Grindhouse Paradise (festival de films de genre toulousain).

Film norvégo-polonais sorti en 2025, qui raconte le conte de Cendrillon du point de vue de sa belle sœur, qui espère épouser le prince du royaume mais est considéré par tous, et notamment par sa mère, comme laide. Pour avoir une chance de séduire le prince (et de sortir sa famille de la misère), elle va accepter une série d’opérations de chirurgie esthétique d’époque et se conformer de plus en plus à des standards de beauté impossibles.

C’était pas mal. Du body horror par moment assez trash, donnant une relecture du conte intéressante (avec une protagoniste matrixée par l’imaginaire des contes de fées et le recueil de poèmes du prince alors que le vrai prince est un sacré connard, et très fleur bleue là où Cendrillon est plus pragmatique et délurée. Les personnages sont tous assez archétypaux, sauf peut-être la petite soeur de la protagoniste (la 2e belle-soeur, donc, mais qui ne rentre pas du tout dans le délire familial d’épouser le prince, cache ses règles à sa mère pour ne pas encore être considérée comme mariable et globalement à une vibe Rebelle assez réussie).

TW body horror, mais intéressant.

The Thing, de Matthijs van Heijningen Jr.

Préquel/remake de 2011 au film éponyme de John Carpenter. En 1982 des scientifiques norvégiens découvrent le corps d’un alien dans un vaisseau spatial en Antarctique. L’alien en question s’avère hostile et métamorphe, et tue peu à peu les membres de la base, en se faisant passer pour eux. Le pitch est vraiment le même que celui du film de Carpenter. La créature peut déformer son corps, le séparer en plusieurs parties, muter à volonté, on est en plein dans le body horror. Je n’ai pas vu l’original, mais j’ai bien aimé celui là. Les effets spéciaux de la créature sont plutôt réussi, le côté huis-clos en Antarctique aussi. Le scénario n’est pas très épais et la caractérisation des personnages bien mince, mais c’est pas vraiment ce que je venais chercher dans le film donc je m’en fiche un peu.

Titane, de Julia Ducournau

Film français de 2021, lauréat de la palme d’or. Alexia est une trentenaire qui a toujours été attirée par les voitures. Un soir, elle tue un homme qui la harcèle et fait l’amour avec une voiture. Commence pour elle une cavale où elle va devoir dissimuler son identité et se faire passer pour un garçon alors qu’une grossesse étrange modifie son corps…

C’est difficile à résumer, parce qu’il se passe beaucoup de choses dans le film. Je l’ai même trouvé un peu fouillis, avec plusieurs séquences qui auraient chacune pu être un film entier. C’est clairement un film qui parle du rapport au corps, de body horror et de transformation (Ducournau cite Cronenberg comme une de ses inspirations et ça se voit). La protagoniste passe son temps à faire ou voir son corps changer (le personnage de Vincent Lindon aussi a un rapport torturé à son corps, qui présente un contrepoint intéressant). Le scénario aussi subit des changements brusques, avec des virages brusques que l’on n’attend pas et qui laissent un peu frustré d’une conclusion de la partie précédente. Visuellement ça en met plein la vue, avec des séquences très réussies (la fête dans la caserne de pompiers notamment, en terme de couleur, d’éclairage, de renversement de l’ambiance ; les séquences de feu aussi). Gros travail sur l’ambiance sonore aussi, avec une très belle bande son.

Je pense que j’avais préféré Grave en terme de cohérence thématique et d’ambiance générale, mais il y a beaucoup d’éléments intéressant dans Titane. Je recommande si vous êtes à l’aise avec le body horror et les séquences de violence graphique.