Lac d’Aubert

Troisième jour. Mini-randonnée calée entre le ménage du chalet et le trajet de retour. Montée dans la réserve du Néouvielle pour profiter des lacs et laquettes. Là encore pas mal de brume, qui donne des paysages assez fantomatiques par moment. La route pour arriver à la réserve est assez impressionnante en terme de terrassement de la montagne pour créer les lacets.

Lac d’Oredon sous la brume
Welcome to Twin Peaks?
Brume et névés
Lac d’Aubert
Le Néouvielle

Jeux vidéos divers 2

Another Lost Phone : Un leu dans la lignée d’A normal lost phone. On trouve un téléphone, il s’agit de parcourir les différentes conversations et applications pour comprendre la vie de sa/son propriétaire, et trouver des indices pour déverrouiller certaines des applications et progresser davantage. Comme pour le premier jeu, il y a un thème sérieux au jeu (que j’ai trouvé un peu trop visible dès le début ; dans A normal lost phone la compréhension des enjeux était plus graduelle. Court et efficace.

Jam and the Mystery of the mysteriously spooky Mansion : Point and click. On a le coupable, que l’on démasque Scoobydoo-style au milieu d’une maison abandonnée, mais quel est son crime ? Il faut parcourir la maison pour récolter des indices et le confronter. Les énigmes sont très courtes, le concept de la détective totalement inepte qui saute aux conclusions rigolo, par contre le système de navigation de pièce en pièce et le défilement des dialogues pourraient être optimisés.

Your Future Self : Jeu en pur texte. On est dans une boucle temporelle, on doit convaincre une version plus agée de 35 ans de nous-même que le crime qu’elle a commis était une erreur. Pour ça on discute avec lui et on peut choisir de répondre avec de l’empathie, un raisonnement rationnel, ou en imposant nos arguments. On réalise rapidement que le setup qu’on nous a vendu est visiblement un mensonge, et on essaye de faire dévier la boucle temporelle. Le concept est intéressant mais la réalisation laisse à désirer. L’interface est assez pénible aux yeux, les dialogues font assez forcés (les changements d’opinion des personnages sont assez peu crédibles).

Broken Minds : point and click où l’on joue une meurtrière essayant de faire dérailler l’enquête sur son crime, dans le Japon des années 80. Ça m’a rapidement saoulée, les persos sont pas ultra crédible et le système de persuasion est un peu relou.

On Rusty Trails : Platformer assez sympa dans les mécanismes : on joue un robot qui veut récupérer sa maison, et doit atteindre le coeur de la ville pour ça. Les personnages en l’environnement sont divisés en deux factions qui se détestent, il faut périodiquement mettre et enlever un costume pour pouvoir interagir avec les éléments du jeu.

Port de Campbeil

Second jour en vallée d’Aure. Gros plafond nuageux, nous tentons une randonnée qui nous permet de passer au dessus. Départ de la station de Piau-Engaly, montée au pic des Aiguillous par le port de Campbeil. Un début dans un brouillard épais, mais nous réussissons effectivement à en sortir et à se retrouver au dessus d’une première couche de nuages. Une fois au port, la pluie commence à tomber et le pic est dans les nuages (une seconde couche fort malvenue). Le chemin pour le pic suivant la crête, nous décidons de ne pas prendre de risques et redescendons manger à l’abri du vent avant d’attaquer le retour.

Plan large et brume
Human for scale
Lenquo de Capo
Zygène de la filipendule (ceci est un vrai nom)
Mer de nuages
Vaches regroupées
Lenquo de Capo et pierrier menant au port de Campbiel (au dessus du nevé)

Jeux vidéos divers

J’ai acheté le bundle for racial equality, un paquet de ~1400 jeux vidéos, principalement des petits jeux indépendants. J’ai commencé à jouer à quelques uns de ceux qui tournent sur un OS linux. Dans le tas il y avait notamment A Short Hike qui était très bien.

Islands : Très court, 30 minutes. Le jeux montre des espaces liminaux (des fontaines de supermarché, des parkings). Il faut cliquer sur les parties lumineuses, l’espace déploie alors des mécanismes cachés et un peu surréalistes avant de revenir à la normale. C’est tout. C’est joli.

Democratic Socialism Simulator : Vous êtes le nouveau président des États-Unis, élu sur une base socialiste. Objectif : redonner le pouvoir au Peuple, idéalement en diminuant les émissions de gaz à effet de serre, et accessoirement réussir à finir deux mandats. Pour ça, on peut faire des choix binaires sur différentes questions politiques et ainsi influencer le budget et les choix des électeurs. C’est rigolo et engagé à la foi, ça rappelle Reigns dans la mécanique mais avec un contexte plus intéressant, je trouve.

Death and Taxes : Vous êtes la Mort. Chaque jour vous passez en revue des dossiers envoyés par le Destin, pour choisir quels humain.e.s faire mourir et lesquels laisser vivre, sachant qu’il y a un objectif de performance à atteindre. Le concept est sympa, mais le jeu est un peu trop lent et sans trop d’enjeux.

Fugue in Void : potentiellement je n’ai pas compris un truc, mais de ce que j’ai joué on peut juste avancer à travers des animations un peu abstraites en 3D. C’est pousser un peu loin à mon goût le concept de jeu expérimental.

Port de Bielsa

Trois jours dans la vallée d’Aure, à loger dans les bâtiments de l’OELM avec trois amis, pour faire des randonnées autour. Le temps a été mitigé, avec des risques d’orages ou pas mal de brume les trois jours, mais nous avons réussi à faire des randonnées pas trop longues qui permettaient de gérer les risques. C’était un séjour très agréable mais bien fatiguant.
Peu de bonnes photos par contre, j’ai réalisé en rentrant que j’avais désactivé le stabilisateur de l’appareil photo, ce qui a conduit a énormément de photos floues.

Premier jour, randonnée depuis l’entrée du tunnel transfrontalier jusqu’au port de Bielsa, un col dans la crète qui marque la frontière franco espagnole. Nous sommes redescendus alors que la pluie commençait à tomber, après un pique-nique au sommet.

Flanc de montagne
Crêtes
L’Espagne depuis la frontière

A Short Hike, d’adamgryu

Jeu vidéo indépendant. On joue une fille en vacances sur une île/réserve naturelle avec sa tante. Le seul endroit qui a de la réception sur l’île est le sommet de la montagne, et c’est une randonnée familiale traditionnelle, on décide donc de la faire. Le jeu se présente comme un monde ouvert et sans conflit. Le but est d’arriver au sommet de la montagne, plusieurs chemins permettent d’y arriver mais dans tous les cas il est nécessaire de récolter des plumes d’or, un item qui permet d’augmenter son endurance en escalade. Les plumes sont trouvables dans la nature ou achetable à différents personnages ; globalement on peut interagir avec plein de NPC qui proposent des microquêtes ou des infos sur les mécaniques du jeu.

C’est court mais dense, et c’est très joli. J’ai beaucoup apprécié. On dirait un peu une version cartoon, condensée et apaisée de Breath of the Wild.

Le jour où Kennedy n’est pas mort, de R. J. Ellory

Uchronie sans grand intérêt.

Kennedy ne meurt pas à Dallas. À la veille de la convention démocrate à Atlantic City en 64, un ancien journaliste reprend l’enquête que menait son amour d’enfance, morte d’une overdose, sur le truquage de l’élection de 1960. Sauf qu’il n’y a aucune analyse ou même indication de ce que change la poursuite de la présidence Kennedy pour les US. On sait juste que Kennedy est pas mal décrédibilisé par ses frasques aux yeux de son équipe, pas grand chose de plus. Le monologue intérieur du héros éploré de la mort de la femme de sa vie est sans grand intérêt et assez réac, l’enquête qu’il mène n’est pas passionnante, et le style du livre (lu en VF) assez pauvre. Je ne recommande pas.

Les Métropoles Barbares, de Guillaume Faburel

Livre d’écologie politique sur la transformation des grandes villes en métropoles. Ce que l’auteur entend par ce phénomène, c’est à la fois une extension spatiale, mais surtout l’acquisition de marqueurs spécifiques (quartiers d’affaires, stade multisport et accueil d’une compétition sportive reconnue, branding de la ville, centre historique rénové…) qui sont supposé être attractifs, et rendre la ville à la fois possédant les marqueurs génériques permettant de prétendre être dans les villes qui comptent, et démarquée des autres à l’échelle européenne ou internationale (en elle même et pas en temps que ville générique de tel ou tel pays). Les métropoles se conçoivent comme des « firmes territoriales » qui doivent faire connaître leur produit et gagner des parts de marchés (sur le marché des fameuses « classes créatives » notamment). Les villes seraient alors les territoires créateurs de (et concentrant là) richesse qui ruisselleraient sur les campagnes environnantes.

Pour l’auteur, la partie « concentration de la richesse » est bien plus pertinente que celle de création : les métropoles sont les seuls endroits restants où les taux de croissance permettent de dire que la course à la croissance du néolib à un sens, mais ça se fait à coup de subventions et de mise sous le tapis (ou de délocalisation) des externalités. Les métropoles pour maintenir cette croissance doivent forcément croître elles-mêmes et mettre en avant la vitesse de déplacement et les réseaux de transport (la « valeur mobilité »). On pousse à l’accélération des rythmes, à l’exploitation de tous les moments : wifi dans les transports, développement de l’offre de divertissements nocturnes type clubbing, poussé par des politiques d’extension des horaires de transport et un assouplissement des normes sur le tapage nocturne, les horaires d’ouverture…

Le branding des villes va mettre en avant des spécificités territoriales, des monuments emblématiques, en les repackageant pour les rendre facilement consommable, en mode « pop histoire » ou street art subventionné et pas trop contestataire et relativement propre sur lui. Gros accent aussi sur les infrastructures et compétitions sportives, les valeurs sportives étant fortement solubles dans le discours néolibéral (« se dépasser », tout ça). Les actions de métropolisation des villes se font le plus souvent via des PPP, avec des services publics sous-traités ou gérés selon le New Public Management. Gros décifit démocratique aussi dans les millefeuilles administratifs des regroupement de commune qui est intrinsèque à la métropolisation à la française. Avec en plus un vernis de consultation publique sur les projets, qui est très souvent du crowdwashing bien plus que des vraies consultations.

Les réaménagements des villes mettent souvent aussi en avant des valeurs écologiques (densification du bâti, toitures végétalisées, pistes cyclables et al), mais servent sortout à faire de la revalorisation immobilière permettant de dégager une plus-value, et de gentrifier. Les classes populaires repoussées en périphéries qui doivent venir travailler en ville prennent + de transport, ce qui ne va pas vraiment dans le sens d’un bilan écologique favorable. Les villes en décroissance et les villes moyennes sont pour l’auteur largement plus écologiques que les métropoles se densifiant et affichant un discours vert.

Au delà de ce discours sur le municipalisme et l’attraction des pôles métropolitains portés par les pouvoirs publics et les cabinets d’architectes, les Français.e.s sondé.e.s manifestent au contraire une attraction pour la vie de village ou périurbaine. Le bout de jardin, un rapport à une nature restant un peu sauvage (vs les parcs urbains) et la vie sociale de village sont des éléments particulièrement attirants. Le discours sur les métropoles comme les lieux par excellence de mélange des cultures et de l’allégement du contrôle social de tous par tous (par opposition au « petit village où tout le monde se connaît ») est aussi selon l’auteur surtout un discours portés par celleux qui ont intérêt à promouvoir les métropoles, et principalement incantatoire.

Cette première partie sur les métropoles elles-même m’a pas mal convaincu. Vient ensuite une partie sur les alternatives et les choix de vie en dehors des métropoles (écolieux et autres), que j’ai trouvé moins solide et plus jargonnante.
Le point de l’auteur est que dans les villes, le pouvoir est trop figé dans des grosses structures captés par les professionnels de la politiques et par le lobbying, ainsi que figés dans des normes ne permettant pas d’avoir de vraies alternatives : les tiers-lieux urbains servent bien souvent, avec les conventions d’occupation temporaire, à permettre aux autorités diverses de garder la main sur un lieu bien mieux que s’il était squatté, et de faire leur projet à leur sauce à la fin. Les contestation type Nuit Debout n’arrivent pas non plus à construire quelque chose de pérenne, faute de pouvoir littéralement construire qq chose et en absence d’une capacité à s’insérer dans les formes légales de fabrication de la loi (l’auteur reprend la formule du Comité Invisible sur Nuit Debout, qui serait « un Parlement Imaginaire dépourvu d’exécutif »). Les vraies alternatives ne pourraient alors ne se développer qu’à la campagne (avec évidemment l’exemple des ZADs, où il est possible de mettre en place un habitat low-tech, auto-construit, et des formes de sociabilité autogérées. A considérer par rapport au bâti urbain et a fortiori métropolitain, très normé et évoluant surtout par coup d’éclat architecturaux commandités et financés par les autorités).