Deuxième partie de la semaine grenobloise. Changement de massif (avec une nuit à Grenoble au milieu, hébergé·es par la coloc de Clair·e), on passe de Belledonne au Vercors, où le père d’OC a un hébergement à Villard-de-Lans. Quatre jours, avec une randonnée au pas de l’Oeille. Là aussi, montée en bus et télécabine, puis redescente à pied, via la combe Charbonnière et la bergerie de la Fauge.
Three Californias: The Wild Shore, de Kim Stanley Robinson
Roman de science-fiction post-apocalyptique étatsunien publié en 1984, premier d’une trilogie imaginant trois futurs différents pour le comté d’Orange, en Californie. Dans ce volume, les USA ont connu une attaque terroriste de grande ampleur dévastant l’ensemble de ses centres urbains dans les années 80s. Une politique isolationniste a été mise en place sous la pression de la Russie à l’ONU, et le pays est maintenu éloigné du reste du monde, les tentatives de rétablir des communications et infrastructures longue distance sont empêchées par des frappes depuis des satellites qui surveillent le pays. La côte Ouest est surveillée par le Japon, les îles et archipels ayant été annexés. On suit Henry, qui vit dans une communauté sur l’ancien site de San Onofre. Son village vit de cultures et de pèche. Henry et les autres jeunes sont éduqués par Tom, un ancien qui a connu le monde d’avant la chute et leur raconte l’Amérique en déformant un peu la réalité à des fins pédagogiques. Henry et ses amis vont se joindre à une tentative d’union avec la communauté de San Diego pour empêcher une expédition japonaise de débarquer sur le continent pour permettre à de riches touristes de voir les si pittoresques ruines de l’Amérique.
Sans être le roman de l’année, c’était sympa. Un côté roman d’apprentissage dans un univers post-apo principalement paisible et bien décrit. Bonne lecture d’été.
Randonnée aux lacs Robert
Semaine de vacances autour de Grenoble. Quatre jours pour commencer à Chamrousse (il paraît que ça se prononce « Champ-Rousse » mais je pense que c’est un complot), suite à un mariage. Petite randonnée à l’initiative de la mariée. Enfin petite. Elle avait vendu 2h, sauf qu’à 30 avec des gens en sandale ça en a plutôt fait 3h30. Mais les paysages étaient jolis, ce n’était que de la descente (montée en télécabine) et j’avais mes bâtons de marche, c’était très cool. Pas d’appareil photo une fois de plus parce que j’avais prévu des affaires de mariage + de bivouac + un ordi et que ça commençait à faire lourd.
Lightyear, d’Angus MacLane
Film d’animation des studios Pixar/Disney sorti en 2022. On suit Buzz Lightyear, un astronaute dans un futur indéterminé, chargé de protéger une mission d’exploration d’une nouvelle planète. Suite à une erreur de pilotage de sa part, la mission est coincée sur une planète avec un biome hostile aux humain.es. Décidé à réparer cette erreur, il accepte de prendre part à un programme de test des nouveaux carburants supraluminiques fabriqués. Mais chaque test lui fait percevoir comme quatre minutes relatives ce que le reste de la base vit comme quatre ans. Buzz s’éloigne donc du reste de la société. Et le jour où le nouveau carburant est un succès, une nouvelle menace sous la forme de robots géants fait son apparition. Buzz va devoir faire alliance avec quatre membres d’une société qu’il ne connait plus pour la défendre et enfin mener sa mission à bien…
Résumé un peu long mais c’est parce que le concept de base du film est plutôt touffu. J’ai passé plutôt un bon moment devant, c’est un film d’action dans un décor de SF assez honnête avec pas mal de rebondissements et une morale intéressante. Par contre beaucoup de choses se voient venir d’assez loin (y’a des cadres en néon clignotant autour des fusils de Tchekhov). Ça m’a l’air à la fois trop simpliste pour les adultes sur certains points et trop complexe pour les enfants sur d’autres (mais peut-être sous-estime-je les enfants), du coup je ne vois pas trop qui est le public-cible.
Je recommande si vous voulez un film pas prise de tête dans un univers SF et que vous aimez les références à Toy Story. Un bon film d’été quoi.
La Nuit du 12, de Dominik Moll
Polar français tourné dans les Alpes et sorti en 2022. On suit une équipe de la PJ de Grenoble qui enquête sur le meurtre d’une femme à Saint-Jean-de-Maurienne. Les pistes sont multiples mais aucune n’aboutit (un carton au début du film annonce qu’il s’agit d’une enquête non-résolue), les confrontations avec les différents suspects et la violence du meurtre hantent les enquêteurs.
J’ai bien aimé. C’est logiquement pas très joyeux vu que le cœur du propos est un féminicide, mais c’est bien filmé, les personnages des flics de la PJ sont intéressants, les suspects sont antipathiques juste comme il faut et les paysages de montagnes sont très beaux. La relation entre Yohann et Marceau est réussie, le côté amitié bourru et mecs qui se confient l’un à l’autre mais ne se comprennent pas trop est bien mise en scène.
Je recommande si vous aimez les polars et la montagne.
The Secret History, de Donna Tartt
Roman étatsunien de 1992. Richard Papen, de Californie, débarque grâce à une bourse d’études dans une École de la côte Est des États-Unis. Il est rapidement attiré par un petit groupe d’élèves qui suivent un cursus exclusif de langues anciennes, dirigé pour la majeure partie de leurs cours par un unique professeur charismatique. Il va intégrer ce groupe, en faire l’essentiel de sa sociabilité, et finir par couvrir un meurtre commis par certains d’entre eux.
J’ai beaucoup aimé, des trois romans de Tartt c’est clairement le meilleur à mon sens. Le style et l’immersion fonctionnent bien, on est vraiment aux côtés du narrateur alors qu’il raconte son implication grandissante dans la vie du groupe, les relations entre les différents personnages, l’effet que le meurtre à sur leurs vies, leur santé mentale. Le rôle d’outsider de Richard (il est le seul californien, et pauvre, dans un univers d’héritiers de fortunes de l’est des US) est bien montré et lui donne un point de vue particulier. L’évolution de sa perception de certains personnages (notamment Henry) au fur et à mesure du roman est particulièrement réussie aussi.
Bref, je recommande fortement.
W ou le souvenir d’enfance, de Georges Perec
Roman français de 1975. Le livre alterne entre deux narrations. D’une part, des chapitres décrivant les fragments de souvenirs que Perec a de son enfance, les quelques souvenirs de ses parents et ceux de ses familles et lieux d’accueil pendant la guerre, en mettant en avant les contradictions et les possibles reconstitutions a posteriori. D’autre part, des chapitres écrits en italiques racontant deux histoires. D’abord la mission confiée à un déserteur de retrouver l’enfant dont l’identité a servi de base pour créer les faux papiers qu’il utilise. Puis la description en suivant les codes de l’utopie d’une île au large de l’Amérique du Sud, qui abrite une société autarcique tout entière consacrée à l’organisation permanente de compétitions sportives. Sauf qu’il s’avère assez rapidement que les compétitions sont truquées, les athlètes tenus en esclavage, et que le tout tient plus des Hunger Games que des Jeux Olympiques. W s’avère une métaphore de l’idéologie nazie et des camps.
J’ai bien aimé, la structure est intéressante, le sujet aussi, avec la mise en parallèle de la mémoire personnelle (ou de son absence) et du système responsable de la disparition de ses parents. J’ai vu des parallèles avec Les Vestiges du jour à la fois dans l’arrière plan de la seconde guerre mondiale et dans le narrateur non-fiable qui petit à petit en revenant sur ce qu’il dit introduit de nouveaux éléments qui font reconsidérer ce qui avait été affirmé à la base.
Calls, de Timothée Hochet
Série télé française fantastique. C’est une série télé dans un sens large du mot, vu que le seul visuel est la retranscription des conversations et un habillage visuel du son.
Je suis un peu resté sur ma faim. Le premier épisode était très bien dans le genre horrifique, mais tout le reste était en dessous, et j’ai pas spécialement accroché à l’intrigue globale (j’ai peut-être passé trop de temps entre chaque épisode, mais je pense plutôt que c’est qu’elle ne tient pas trop la route, tbh). Le concept était intéressant mais tant qu’à faire je préfère un vrai podcast, qui fait généralement plus d’effort sur la facilité à distinguer les personnages et les bruits juste à l’oreille, et avec un scénario mieux ficelé.
Gideon the Ninth, de Tasmyn Muir
Roman de fantasy néogothique de 2019. L’histoire se déroule dans système solaire avec neuf planètes, chacune gouvernée par une maison. Chaque maison maitrise une forme de nécromancie, et prête allégeance à l’Empereur-Dieu, le premier Seigneur-Nécromancien, qui 10 000 ans auparavant a ressuscité l’ensemble du système solaire. On suit Gideon, une serf de la neuvième maison, qui se retrouve obligée de servir de cavalier (plus ou moins garde du corps) à l’héritière de sa maison, qu’elle déteste, alors que celle-ci répond à l’appel de l’Empereur qui a organisé une épreuve pour former de nouveaux Licteurs (ses bras droits, avec des pouvoir de nécromancien.nes +++).
L’univers est très original, mais manque un peu de profondeur dans le premier tome, un défaut qui est un peu réparé dans le second où on a davantage de backstory. C’est un gros mélange d’inspiration, avec de la fantasy, de la SF, des inside jokes sur des mèmes, beaucoup de dialogue intérieur de la protagoniste sarcastique. C’était sympa à lire mais j’ai trouvé que le premier tome, malgré l’univers original, manquait un peu de profondeur. Le second était plus intéressant, notamment avec tout le dispositif de flashback sur la période du premier tome qui ne se déroule absolument pas comme les choses ont été narrées la première fois (i do love an unreliable narrator). Il y a encore deux tomes à paraître, à voir si je les lirais ou non, pour le moment pas totalement convaincu par l’intérêt profond de la série, mais ça fait une bonne lecture d’été si vous aimez les nécromancien.nes.
Randonnée au Montcalm : second jour
Lever précoce pour profiter des heures fraîches et de la lumière du levant. Ascension de la pique d’Estats (sur la frontière, à 3143m) et du Montcalm (3077m). Puis redescente, par des passages parfois très raides, nécessité de désescalader par endroit. Descente très longue, on était vraiment épuisés au retour à la voiture. Petite bière à Auzat pour célébrer l’exploit, puis retour sur Albi, avec un thermomètre affichant 43°C sur l’autoroute.