Essai publié en 2020. L’auteur décrit son parcours au sein de structures d’accompagnement de projets d’habitat participatif, et sa vision sur le processus de construction des projets d’habitat participatif, et ce que peuvent apporter ces projets en termes de renouvellement des formes d’habitat et de participation à la vie collective.
Globalement je pense que j’aurai été plus intéressé par un manuel plus pratique (un manuel de l’habitat plutôt que de l’habitant.e), mais il y a quand même pas mal d’éléments de réflexion intéressants dans cet ouvrage. L’auteur parle notamment du mouvement d’institutionnalisation de l’habitat participatif : là où il était quelque chose d’alternatif avec une volonté (potentielle, ça veut pas dire que tous les projets l’avaient) de bousculer l’existant et de requestionner les positions des citoyens dans la cité et dans la production de la cité, c’est devenu un item parmi d’autres de beaucoup de projets métropolitains, avec un cahier des charges à la base et un tableau d’indicateurs pour évaluer la réussite des projets à la livraison des bâtiments. Du coup s’il faut rentrer dans des cases, on ne va plus bousculer grand chose. De plus, cette vision de l’habitat participatif se focalise souvent sur la livraison des bâtiments, pas la vie dedans après, ce qui est pourtant la finalité en soi d’un projet d’habitat. S’il s’agit juste d’un montage financier et juridique pour la construction, l’intérêt en soi n’est pas apparent…
Par ailleurs, Samuel Landé insiste sur une vision dialectique de la construction des projets : l’idée n’est pas d’avoir tout le monde d’accord dès le début sur la vision du projet et donc de partir de groupes très homogènes, mais d’arriver à concilier différentes visions, expliciter les non-dits, admettre que l’ensemble des envies et des critères regardés ne sont pas compatibles, qu’il va peut-être falloir faire le choix de diminuer la qualité écologique pour permettre à toutes les bourses de rester dans le projet (ou l’inverse, ou diminuer la surface des espaces privés… bref la question c’est qu’il faut faire des arbitrages sans que certains accaparent la prise de décision).