Film policier de 2022. Batman, année 2. Le super-héros masqué a commencé à rentrer dans une routine dans sa lutte contre le crime à Gotham. Il collabore avec le commissaire Gordon, peut se rendre sur des scènes de crime, est toléré par la police même si sa relation avec eux reste compliquée. Une série de meurtres vient bouleverser la ville. Un meurtrier qui se fait appeler le Riddler tue plusieurs figures publiques de Gotham, en commençant par le maire. Simultanément aux meurtres, le Riddler publie des révélations sur la corruption de ses victimes et leur compromission avec des figures mafieuses…
Commençons par le gros point négatif : c’était trop long. 2h56, c’était 56 minutes de trop. Ou alors fallait faire une mini-série, mais là franchement ça faisait quelque chose de trop dense. Certaines scènes n’étaient pas très jolies ou pas très lisible, avec notamment une lumière pas très réussie (notamment les scènes à l’aube). Enfin, je n’ai pas été très convaincu par le personnage de Catwoman, qui sert de romance sans grand intérêt.
Ces éléments mis de côté, il y avait des choses qui valaient le détour : par rapport aux Batman précédents (ceux réalisés par Nolan), l’esthétique est plus intéressante, moins « gros buildings et militarisation » (moins Nolan, quoi). Le portrait de Bruce Wayne/Batman proposé est intéressant. Il est beaucoup plus humain qu’habituellement dans les films, il doute, il rate des trucs, il y a une vraie épaisseur du personnage plutôt que d’en faire un archétype (et même s’il est pas en train de prôner la justice sociale et le community building, il est aussi moins fasciste que dans les Nolan). Le fait d’être sur une enquête sur un serial killer plutôt que sur un gros film d’action (même s’il y a des courses poursuites et autres passages obligés du film d’action) est un changement d’angle bienvenu aussi, on a des adversaires avec une épaisseur, plus dans le côté « politique un peu poisseuse » et « liens avec la mafia » que « super-méchants qui empoisonnent les réserves d’eau » (même si on revient un peu là dessus lors du final, d’une façon qui jure un peu avec le reste du film). La mise en exergue du fait que la figure de Batman inspire d’autres personnes (le Riddler puis ses adeptes) à se masquer et à prétendre incarner leur propre forme de justice (et le fait que Batman lui-même le réalise et se dise que c’est pas top) était assez réussi et un point que l’on voit habituellement trop peu.
Globalement, un film intéressant pour le renouvellement de certains aspects de la figure de Batman, mais trop long (et mal éclairé).
Une réflexion sur « The Batman, de Matt Reeves »