Essai de 2019. L’autrice retrace son propre rapport à Tinder et expose des éléments sur le fonctionnement du site de rencontre, sa collecte de données, ses algorithmes de mise en relation des utilisateurices, et son impact sur le déroulement des relations romantiques qu’il médie.
C’était court, un peu plus subjectif que ce que je préfère comme style d’essai, mais assez intéressant. Duportail met en scène sa quête d’éléments supplémentaires sur la note de désirabilité que Tinder attribue aux profils et aux photos, et à comment l’entreprise met en relation des profils. Elle met en lumière une collecte massive de données pour la construction des profils, utilisées en interne pour construire des métriques, et évidemment aussi revendues aux annonceurs publicitaires. Elle révèle aussi comment les choix de fonctionnement de Tinder favorisent les mises en relation selon des schémas patriarcaux : femme plus jeune, moins riche et moins diplômée pour les couples hétéros. Le passage sur l’utilisation de points communs entre utilisateurs pour faire des matchs qui vont voir ce point commun comme « un signe du destin qu’ils étaient faits pour être ensemble » est assez édifiant, ainsi que les éléments sur la construction du modèle de présentation des profils selon un modèle de récompense aléatoire, un des modèle qui favorise l’addiction (et qu’on retrouve au coeur d’énormément d’applications désormais). Les éléments sur les comportements des utilisateurs et utilisatrices sur la plate-forme sont présents mais assez succincts.
Je recommande si le sujet vous intéresse de base.