Essai de 2014, réactualisé en 2021. Bihouix discute de l’insoutenabilité du fonctionnement de l’économie mondiale et du mode de vie occidental, en terme d’exploitation de ressources finies. Plutôt que d’adopter une perspective catastrophiste dans le style de la collapsologie, il détaille ce que pourraient être des alternatives qui passeraient par l’abandon de la high tech, l’ensemble des technologies et innovations actuellement promues, qui sont là pour minimiser les efforts des utilisateurs et le sentiment de friction avec le monde, mais au prix d’une énorme consommation de ressources et de très gros besoin de maintenance.
A la place, il propose de se tourner vers les low techs, des technologies moins efficientes mais plus résilientes, faisant la part belle à une sobriété d’utilisation des ressources rares, une augmentation drastique de la réparabilité, du réemploi et du recyclage des différents composants des appareils techniques nous entourant. Il avertit que celà passe par une modification importante des modes de vie, un renoncement à un certain confort matériel mais au profit d’une diminution énorme de leurs coûts cachés, qu’ils soient délocalisés dans des pays non occidentaux ou aux classes moins aisées de ces pays : on perd la possibilité de la voiture individuelle et des trains à grande vitesse, mais au profit d’une diminution énorme de la pollution et d’une augmentation du temps libre. On renonce aux projets mégalos d’énergies fossiles comme renouvelables pour le fait de mettre davantage de pulls en intérieur en hiver, en promouvant la sobriété énergétique.
C’est une approche intéressante, pas forcément très optimiste sur le succès que nous aurons a effectivement effectuer cette transition, mais qui rassemble des éléments que j’avais pu lire chez Fressoz, Servigne, Négawatt… un ouvrage intéressant pour penser la transition de façon globale et en évitant les pièges du marketing autour du développement durable et de la croissance verte ou autres équivalents greenwashants.