Le jeu est gratuit, pas parfait, mais très intéressant par certains côtés. Mais ça vaut vraiment le coup d’y jouer sans savoir à quoi s’attendre, du coup je cache les spoilers.
Doki Doki Literature Club est donc un jeu de harem, ou dating simulator, où l’on incarne un jeune homme qui rejoint le club littérature de son lycée et tente de développer une relation avec une des quatre autres membres du club. Les tropes du genre sont bien repris, notamment les moments interminables où il faut juste cliquer pour avancer dans des écrans de texte. Sauf que. Sauf que le jeu prend rapidement une tonalité plus sombre avec des thèmes de détresse psychologique. C’était déjà intéressant, et pour le coup je regrette que le jeu n’ai pas développé davantage cette partie-là. Avec le fait que le perso principal doive abandonner son comportement de connard par exemple, en ayant conscience que ses choix ont des conséquences sur les gens autour de lui et qu’il doit faire attention à elles.
Mais le jeu réoblique très rapidement : un des personnages se suicide, on se dit qu’on va prendre un autre chemin narratif, mais quand on veut relancer le jeu, on se rend compte que le perso a disparu de l’histoire et que la narration semble glitcher pour le remplacer. Les glitchs s’accumulent, les autres personnages se comportent de plus en plus bizarrement… Pas la peine de raconter la fin en détail, mais ce que j’ai trouvé intéressant dans l’installation du côté horrifique, c’est que les trucs perturbants ne sont pas là où on les attend : les glitchs touchent l’écran de titre, les menus de choix, le contenu des dialogues… et de façon plus intéressante encore, les fichiers dans le dossier d’installation du jeu, donc en dehors du programme lui-même (c’est rien d’extraordinaire en terme de programmation, mais c’est très efficace pour te mettre dans l’ambiance, je me suis même demandé à un moment si je n’aurai pas mieux fait de faire tourner le jeu dans une VM pour pas ne pas risquer qu’il touche à des fichiers perso.)
La fin aurait pu être mieux en ce qu’elle ne subvertit pas du tout le côté « les filles sont là pour vouloir sortir avec toi » comme remarqué dans cet article, mais le jeu finit par se mettre dans un état où il ne démarre plus (il prétend se supprimer un fichier essentiel, je ne sais pas s’il le fait vraiment ou pas mais c’est intéressant).
Globalement ce que j’ai vraiment aimé c’est le côté « jeu qui déborde du cadre du jeu », après la subversion du jeu de harem aurait être plus poussée, et le côté « en dehors du jeu » aussi, ça ne demande qu’une seule action de la part du joueur, ça aurait pu être largement approfondi (mais il y a des easter eggs dans les fichiers qui permettent de prolonger un peu ça).