Roman fantastique publié en 1979. Une femme noire de 26 ans vivant en 1976 se retrouve transportée en 1815 sur une plantation dans un État esclavagiste.
Le cadre fantastique en soi est très peu exploré, mais si en soi j’aurais bien aimé que ça parte en mode full uchronie – à la De Peur que les Ténèbres, mais avec la conscience des enjeux sociaux, de race, de genre et de classe que peut apporter Octavia Butler -, je pense que ce qu’à fait Octavia Butler est in fine plus intéressant qu’une uchronie fix-it. Le roman se concentre sur le regard de Dana sur le système de l’esclavage, la place qu’elle peut se faire en tant que femme noire avec une sensibilité du XXe siècle dans ce monde esclavagiste, ses relations avec les différentes personnes, noirs comme blancs, hommes et femmes. Les concessions, renoncements et adaptations qu’elle est obligée d’accepter pour survivre, ses stratégies de résistance. Le style est simple et percutant, les personnages sont très bien construits, le roman est prenant, intelligent et fait réfléchir aux sujets qu’il évoque.
Forte recommandation, et je vais aller lire d’autres trucs de Butler.