Roman étatsunien de 20??. À la mort de son père, cartographe de profession, Nell découvre dans ses affaires une carte routière, celle qui a été à l’origine de leur dispute 7 ans plus tôt, suite à laquelle ils ont coupé les ponts. Son père avait affirmé alors que la carte n’avait aucune valeur. Si c’est le cas, pourquoi n’a-t-il gardé tout ce temps et pourquoi une mystérieuse organisation semble prêt à tout pour mettre la main dessus ? Pour comprendre les secrets de la carte, Neil va plonger dans le passé de ses parents et notamment dans l’été qui a mené à la mort de sa mère dans un incendie.
Booooouh. C’est un livre extrêmement frustrant, parce qu’il part de prémices cools, et il fait n’importe quoi avec. Spoilers, mais le livre tourne tour du concept de relation entre la carte et le territoire, en supposant qu’avec les bonnes cartes on peut accéder aux rues-pièges, voire aux ville-pièges inventées par les cartographes pour protéger leur propriété intellectuelle.
Sauf que premièrement ce concept est très mal exploité, puisque les conditions permettant d’accéder aux endroits cachés ne sont absolument pas claires – à un moment un schéma griffonné au dos d’une carte de visite permet d’accéder à un de ces endroits, alors que l’enjeu principal du roman est qu’une unique carte permet d’accéder à une ville specifique et que donc tout le monde la cherche – alors que c’est clairement une ville piège parmi beaucoup d’autres.
Deuxièmement, les motivations des personnages ne font aucun sens : le père de Mel a coupé tout lien avec elle et utilisé son influence pour l’empêcher de jamais travailler dans le monde de la recherche pour la « protéger » mais en ne lui donnant aucune information, pendant 7 ans. Nell et son ex ont mutuellement des sentiments l’un pour l’autre mais se sont séparés il y a 7 ans, n’ont jamais reparlé ni ne sont jamais passé à autre chose. Les ami.es des parents de Nell attendre dans les coulisses depuis visiblement 25 ans que l’histoire se remette à avancer, ils sont tous très inquiets pour Nell et son père mais n’ont rien fait. La logique du grand méchant ne fait pas plus de sens : il tente de récupérer chaque copie de la carte qui permet d’accéder à la ville piège – avec visiblement accès à une quantité infinie d’argent même quand il est tout juste sorti d’études – puis finit par les détruire parce que c’est plus simple de contrôler une carte que mille, avant de réaliser qu’il les a littéralement toutes détruites et de recommencer à chercher une dernière copie de la carte qui existerait potentiellement. L’héroïne semble n’avoir en tout et pour tout que trois personnes dans sa vie : son père, son ex, et son boss. Aucun.e ami.e sur le/laquel.le s’appuyer, personne en dehors du monde de la cartographie
je ne m’attarderai pas sur les révélations qu’on voit absolument toutes venir, mais mais quand même un mot sur le dernier point agaçant : tout le roman se passe dans le monde de la cartographie et son versant en recherche académique, et clairement l’autrice n’y connaît rien : le père de l’héroïne a des connexions qui lui permettent d’avoir une influence sur tout le domaine de recherche, les 7 amis d’enfance ont un projet de poste doc qui est censé révolutionner le monde de la cartographie et qui consiste à dessiner la carte de New York avec les conventions de celle de Narnia (????), la mère de l’heroine, réapparaît après 25 ans d’absence alors qu’elle avait disparu juste après sa thèse et on lui file un poste de directrice d’un labo de recherche à la New York Public Library.
Enfin, le style est particulièrement plat, mais pour être honnête, ça je m’en accommode dans beaucoup de romans de fantasy ou de science-fiction.
Contre-recommandé.