I’m thinking of ending things, de Charlie Kaufman

Eternal Shining of the Spotless Mind

Film étatsunien paru en 2020. Lucy part rencontrer les parents agriculteurs de son petit ami Jake. Dans la voiture qui les emmène dans la ferme isolée, elle réfléchit à sa volonté de mettre fin à la relation avec Jake. Intéressant mais déprimant. (spoilers ensuite).

Les dialogues entre les deux personnages semblent tourner en rond, les deux étant incapables de communiquer des émotions, alternant entre de grands débats esthétiques où ils se one-uppent mutuellement et des platitudes. La séquence de 20 minutes dans la voiture qui avance dans un paysage désert est déjà fortement porteuse de cringe, mais l’atmosphère empire encore avec l’arrivée dans la maison de famille. Le film pose quelques fausses pistes, laissant penser qu’il pourrait s’agir d’un film d’horreur, mais finit par s’établir comme un film (littéralement) psychologique : on est dans l’esprit de Jake, plus âgé, qui fantasme une fille entraperçue dans un bar. Mais il est tellement seul que visiblement même ses fantasmes remettent en doute la crédibilité d’une vie commune avec lui, pointant les incohérences du scénario.

C’était intéressant à regarder, mais je ne pense pas que je pourrais dire « j’ai bien aimé ». Ce n’est pas un film qui est fait pour être aimé. Les personnages sont tous inquiétants, on a des tropes du film d’horreur mais le film nous retire volontairement l’identification au personnage principal, qui se retrouve souvent à être celui qui fait des trucs perturbants ou incohérents. Ça créée un effet de malaise qui amplifie encore le côté cringe des échanges entre les différents personnages. La lumière assez faible, les longues scènes dans une voiture prise dans la neige ou dans le lycée déserté amplifie encore cette impression. Le film a une très forte cohérence thématique interne, mais refuse de se conformer aux attentes d’un genre ou d’un autre (si ce n’est « film de Charlie Kaufman »).

Je recommande, mais par un jour ensoleillé.

Une réflexion sur « I’m thinking of ending things, de Charlie Kaufman »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.