Polar historique français. Paris, mai 1871. La Commune vit ses derniers jours, l’armée versaillaise pousse de tous les côtés et envahit progressivement la ville. Au milieu du chaos, un homme enlève des femmes. Un inspecteur de la Commune, ancien relieur, va tenter de les retrouver alors que tout se délite autour.
C’était un polar assez atypique. Le résumé que j’en fait et la quatrième de couverture donne l’impression qu’à part le contexte de guerre civile l’enquête va être assez classique, mais ce n’est pas le cas : l’enquêteur n’arrivera jamais à retrouver les femmes, un des complices du ravisseur va avoir des remords et aider à l’enquête, la dernière victime va se sauver seule (mais devoir affronter les soldats versaillais), la plupart des personnages meurent tués dans les combats ou les bombardements, on suit l’amoureux de la dernière victime dans sa participation aux combats et aux retraites des lignes communardes devant l’avancée de Versailles. C’est plus un roman historique qui a pris les habits d’un polar qu’un polar qui aurait pris les habits d’un roman historique. Le Corre met en scène la fin d’un monde, l’espoir que la Commune a suscité chez bon nombre de Parisien.nes (et le dégoût total qu’elle inspirait aux bourgeoi.ses.x), les discussions sans fin, l’espoir que « ca n’ait pas été en vain, que ça ait montré que c’était possible, et nos échecs serviront de leçons aux suivants ». Alors que tout s’effondre, on voit l’espoir et l’enthousiasme pour la Commune même alors qu’elle se meurt. Le roman met du temps à démarrer mais une fois qu’on est dedans c’est prenant.