Un bouquin de SF avec de la magie, du voyage dans le temps, des départements militaires secrets et des linguistes obstinées. Ça pouvait être très réussi, mais malheureusement l’exécution est loin d’être à la hauteur de ses ambitions. C’est compliqué de faire quelque chose de bien avec du voyage dans le temps, et que clairement là les auteurices ont mis le problème sous le tapis en disant juste très vite « physique quantique ».
Et en fait c’est un peu significatif du problème de tout le bouquin. Y’a plein de trucs où tu sens de façon grossière que ça se passe comme ça, que les personnages se comportent comme ça, n’envisagent pas telle possibilité, uniquement parce que ça permet de raconter l’histoire. Et, well, meh.
Un des types de récit de science fiction que j’apprécie énormément, c’est ceux où l’auteurice imagine une technologie, un artefact, un point de départ quelconque, et regarde toutes les façons dont il pourrait être utilisé/modifier la société. C’est Lumière des Jours Enfuis d’Arthur C. Clarke, c’est The Power de Naomi Alderan, c’est certains morceaux de Spin de Robert C. Wilson. Quand c’est bien fait c’est génial, et raconter une histoire dans un univers comme ça, même si l’histoire n’est pas incroyable en soi, marche souvent très bien tant que ça permet de montrer différentes facettes de l’univers. C’est aussi ce mécanisme que j’apprécie fortement dans les uchronies.
Ici on a le contraire. Les auteurices veulent raconter une histoire donnée qu’ils ont fixé, et ils adaptent l’univers pour que l’histoire soit racontable. Si c’est fait sans que les coutures soient visibles et proprement rétroingéniéré ok, mais là c’est pas le cas du tout.