Archives par mot-clé : roman policier

Black & White, de Lewis Shiner

Roman américain sorti en 2008 et se déroulant sur deux époques : quelques semaines de 2004 et la vie des parents du héros principal, Michael Cooper. Michael revient pour les derniers jours de son père à Durham, en Caroline du Nord. En creusant le passé de son père et en s’impliquant dans la vie de la ville, il va découvrir progressivement que son histoire familiale est largement liée à l’évolution de la ville, et à l’éviction des quartiers noirs prospères pour laisser passer une autoroute dans les années 60 et 70.

J’avais récupéré ce bouquin parce que j’avais beaucoup aimé Fugues, du même auteur. On n’est pas du tout dans le même style, à part la question de la relation à la figure paternelle. Fugues avait un net côté fantastique, ici on est dans un roman essentiellement réaliste. L’œuvre parle du racisme du sud des États-Unis, de comment ce racisme est passé par certaines politiques publiques, et de sa perpétuation jusque dans les années 2000. Il parle beaucoup d’identité, d’attirance et de relation. C’était sympa à lire, surtout l’histoire du père de Michael – certains passage de celle de Michael lui-même sont un peu datés ou un peu trop rocambolesques.

Jack Glass, de Robert Frost

Mélange de SF et de roman policier. Trois novellas où Jack Glass commet un meurtre, dans le contexte d’un système solaire dirigé de façon tyrannique par une oligarchie marchande. L’univers était sympa, mais je n’ai pas été convaincu par le côté mystère policier. Le livre nous dit qu’on va être surpris par la façon dont les meurtres se sont déroulés, avec des tropes de chambre close et whodunnit, mais ça ne marche pas super bien.

Il était deux fois, de Franck Thilliez

Polar récent de Franck Thilliez, droit dans le style de l’auteur. Un policier enquête sur la disparition de sa fille, victime d’une amnésie, il doit remonter sa propre piste ces 12 dernières années, comprendre ce que sa vie a été et redécouvrir les éléments qu’il avait mis à jour une première fois.

L’écriture sonnait un peu fausse sur le premier chapitre, on rentre dedans après. Le duo d’enquêteurs alternant entre les chapitres permet de faire avancer l’histoire rapidement. La description de la petite ville morne de montagne de Sagas et les différents secrets gardés par les protagonistes sont intéressants, quand le roman quitte la ville je trouve qu’il devient moins intéressant, les antagonistes sont moins bien que dans d’autres Thilliez. Visiblement le roman est fortement lié à un autre roman de Thilliez que je n’ai pas lu, Le Manuscrit Inachevé. Ce second roman apparait dans IE2F, notamment son épilogue original qui était soi disant disparu (LMI était prétendument écrit par un romancier fictif qui c’était suicidé, avec l’épilogue écrit par son fils à partir des indices laissés par son père). Le procédé est intéressant, mais les énigmes par acrostiches sont fortement mises en avant et donc facilement repérables.

The Seven Deaths of Evelyn Hardcastle, de Stuart Turton

Roman policier anglais.
Le narrateur se réveille amnésique dans une forêt. Il va revivre 7 fois la même journée dans le corps de sept personnes différentes, toutes présentes dans un manoir isolé où un meurtre va avoir lieu, et doit comprendre qui a commis le meurtre, sans quoi il devra recommencer après avoir perdu tous ses souvenirs. J’ai bien aimé le côté enquête convolue avec les révélations successives.

L’explication de « pourquoi est-ce qu’il va revivre 7 fois la même journée » ne sert qu’à introduire le mécanisme, qui fait très jeu vidéo dans l’idée (et marche assez mal dès que tu y réfléchis 30 secondes). Le mécanisme en soi est intéressant mais il aurait pu être mieux exploité que dans cette enquête là, qui est détachée de tout élément réel, de par le côté « manoir isolé qui représente n’importe quelle enquête à la Agatha Christie » : les personnages sont des archétypes, avec un passé en papier dès que ça ne concerne pas directement l’enquête.
La boucle temporelle est relativement intéressante mais probablement compliquée artificiellement par l’ordre dans lequel la narration la présente (et bon, y’a le problème de la boucle qui a des points fixes par moments et où on peut faire dévier le temps à d’autres).