Archives mensuelles : février 2013

Thomson’s Fall

Ten days to go.

C’est le rush final avant le retour en France. Quoi, le boulot ? Non, je parle de tenter de faire un maximum de trucs dans les jours restants. Or donc hier c’était le weekend, et qui dit weekend dit excursion (en tout cas qui le dit autour de Janis Joplin, qui déborde décidément d’énergie).

Nous voici donc parti-e-s vers Nyahururu, ville de montagne (2300m) où l’ont peut trouver la Chute de Thomson, du nom de l’anglais qui l’a « découverte » (les kenyans passant à coté depuis 10 000 sans rien voir, je suppose). Départ aux aurores (bon, à huit heures et demi, mais pour le weekend c’est l’aurore), trois heures et demi de voiture en perspective. Passage sur les bords de la Vallée du Rift, vue magnifique (et pas de photos, j’ai tenté mais ça ne donnait rien). Quelques camions dont le moteur a lâché dans les côtes, quelques nids d’autruches (oui, à cette échelle on ne parle plus de nids de poules), mais Janis est une conductrice émérite et notre monospace se joue des obstacles.

Nyahururu, donc. Eh bien c’est simple, ça tient en quatre rues et un rond-point. Nous sélectionnons un point de chute, le Corner Lodge, qui a l’avantage d’une cour intérieure où garer la voiture, puis nous partons déjeuner.

Je tente le curry de poulet. Visiblement personne ne leur a jamais expliqué ce que c’était qu’un curry, parce que me l’on m’apporte un poulet à la provencale (nonobstant, très bon). Janis déclare que c’est la première fois que l’on lui sert des samossas ratés. Bon. On tentera un autre restaurant ce soir.
Nous nous dirigeons vers la chute, et sommes apostrophé-e-s par les vendeuses de souvenirs on promet de revenir après avoir vu les chutes. Nous payons notre écot de 200 shillings (~1€80). Effectivement, 70m de dénivelé, c’est assez impressionnant. Un sentier/escalier permet d’arriver au pied. On a une impression de jungle impénétrable alors que la ville est à 100 mètres, c’est assez impressionnant. Nous mitraillons à qui mieux mieux avant de remonter. Bar adjacent, sodas, parties de manille (jeu qui se joue à deux avec 32 cartes et bien plus intelligent que la bataille. D’un autre coté, c’est pas très difficile).

Le lendemain, rando sur les hauteurs. A part de multiples points de vue sur les chutes, il n’y a pas grand chose à voir. Ca aurait valu le coup d’inclure le passage à Nyahururu dans un roadtrip un peu plus large. Déjeuner rapide, retour en voiture. Le long d’une corniche, embouteillage qui nous fait poireauter une heure. On en profite pour lire (Janis Le Trône de fer, moi Freedom de Jonathan Frazen).

Fall

Rappelons que la ville est à 100m
Rappelons que la ville est à 100m
Pas forcément le meilleur endroit pour réfléchir à ses choix de vie.
Pas forcément le meilleur endroit pour réfléchir à ses choix de vie.

Holy Cow!

Bon, je ne sais pas si un de mes lecteurs travaille pour WordPress, connait quelqu’un qui travaille à WordPress, si un gars qui travaille à WordPress passe son temps à lire tous les articles de tous les blogs ou si c’est juste une coincidence, mais aujourd’hui ma blogmap ressemble à ça :

logmap

Avec une jolie échelle log, oui oui oui.

Sinon hier je ne retrouvais pas ma carte bleue donc j’ai retourné toute ma chambre (ce n’est pas une figure de style, le matelas était contre le mur et le contenu de l’armoire étalé par terre) pour la retrouver rangée à sa place et nous sommes allés au restau manger des huitres chaudes (excellentes) et un burger (idem)

Anniversaire

Ce blog a un an aujourd’hui !

Un an auparavant, j’étais dans mon lit à Paris, en train de chercher un titre un peu original. Je ne connaissais ni le goût des idlis ni celui de l’ugali, je n’avais jamais conduit de scooter et été à court d’essence, j’avais encore une coupe de cheveux décentes et quelques cicatrices de moins.
Depuis, j’ai pondu 80 posts (sans inclure celui-ci), le blog a été consulté 4165 fois (dont probablement 4000 par mes parents et 160 par mes grands parents, toujours avides de nouvelles fraiches), et j’ai vu du pays.

Sinon, le pape a démissionné aujourd’hui pour marquer le coup, avec prise d’effet le jour de mon retour en France ; merci Benoît, ça c’est du symbole. Enfin, WordPress ne bugue plus, je peux donc ajouter en bas de ce post l’infographie qui me rend obscurément fier. Joie. Cependant j’ajouterai que l’échelle de couleur qu’ils utilisent est absurde pour les blogs dont l’audience est distribué comme celle du mien, ils feraient mieux d’implanter une échelle logarithmique. Si vous connaissez quelqu’un qui bosse pour WordPress, faites passer le message.

Cheers,
Rouletabille.

Tous les pays ou mon blog a été consulté !

Le goût de l’essence.

L’avantage quand vous enchainez les infortunes, c’est que vous pouvez blogguer sur une base quotidienne. Oh, bien entendu cela présuppose d’avoir un blog, mais c’est mon cas, comme vous avez pu le remarquer.

Nous étions donc sur la superhighway qui relie le cœur de Nairobi à Thikka (et passe incidemment par la banlieue où se trouve l’ICIPE). Janis Joplin conduisait, je regardais devant moi en résolvant des équations à dix-huit inconnues dans ma tête. Nous passons un dos d’âne (oui, il y a des dos d’âne sur la superhighway, avant les passages piétons. Mais ils sont en train d’installer des passerelles aériennes et de retirer les dos d’âne). Nous passons un dos d’âne, écrivais-je, quand soudain, plus de reprise, l’accélérateur s’enfonce à vide. le dialogue suivant s’ensuit
« On avance plus, on fait quoi ?
-Euh…
-Je continue, je sors ?
-Bah sors quand même. Et mets les warnings.
-Oh putain. »
Les ancêtres étant avec nous, nous étions devant une pente descendante. Avec l’élan et une bénédiction divine, nous avons traversé les trois voies, visé la sortie, remonté un petit bout de pente, puis stoppé sur la sortie. Janis sort mettre le triangle, j’éteins l’autoradio qui fournissait une bande son un peu trop joyeuse pour les circonstances. Elle tente de redémarrer, miracle. on récupère le triangle, on fait deux cent mêtres, le moteur se rééteint au milieu d’un rond point. Entre temps nous avons appelé Han Solo (le chauffeur de notre patron Babar, il faut suivre) pour lui faire part de nos tourments.
« It must be the gas, try putting some and call me back. », déclare-t-il, visiblement pas plus troublé que ça. Là, il faut que je précise que la jauge de notre voiture ne fonctionne pas. Nous nous basons sur le kilométrage pour estimer notre consommation. Le kilométrage affirmait que nous étions encore large. Le kilométrage est de toute évidence un sale menteur.
Re triangle, on garde les warnings allumés. À quatre cent mètres de l’autre coté du rond point, l’on peut apercevoir la coquille Shell qui dépasse des toits. Je sors, traverse le rond-point et arrive à la station, ou j’explique dans un anglais impeccable mais essouflé que l’on est tombé en panne d’essence et que l’on serait bien aimable de me vendre de l’essence et préter un conteneur. Le pompiste récupère un vieux bidon d’huile, le nettoie et le remplit. Je repart avec mon carburant tenu à bout de bras, au vu de son état de saleté extérieure. Des pensées de bonzes tibétains qui s’immolent par le feu me traversent l’esprit. J’arrive à la voiture, tente de verser le liquide dans le réservoir, la moitié part sur le sol. Je récupère un tuyau dans le coffre (bénie soit la Science et ses instruments étranges partout transportés), j’improvise un siphon. L’essence m’emplit la bouche, le goût refuse de partir. Mais le réservoir se remplit ; assez pour repartir, rouler jusqu’à la station. Un plein, nous voila de nouveau sur la route, puis à l’ICIPE, ou la cantine me débarrasse enfin du film liquide qui tapisse mes muqueuses.

The Reign of the High Voltage Queen

Le Kenya sachez-le, vous surprendra sans cesse.
Revenant des hauteurs, fourbus mais en liesse,
Nous pensions naïfs, pouvoir nous délasser ;
Mais c’était sans compter sur l’électricité.
Une privation, crois-tu, internaute ?
L’étrangeté est quelque peu plus haute.

Sous la douche installé, j’ai le bras engourdi,
pendant que sous l’évier, soudain l’éclair jaillit.
Mes colocs affolés par la folle étincelle
Ne posent questions, oublient l’existencielle
Allant à la source sans une hésitation
Arrêtent le courant, éteignent la maison.

Oubliez l’expression, elle n’est plus de mise
Débranchez vos ordis, gardez-vous de la prise
Non il n’y a pas d’électricité dans l’air
Ce n’est ce milieu qui transporte l’éclair
Mais c’est la plomberie qui sera fatale
Les tuyaux sont chargés, craignez l’eau étale.

Lavabo anodin ? Mieux vaudrait se méfier,
Robinets sous tension, liquide électrifié
Ici c’est eau courante à tous les étages
Ici c’est haut courant, t’as tout le voltage.

L’ascension du Mont Kenya

Ça a commencé par de vagues projets, comme toujours. « Ce serait sympa de, un des trucs que je voudrais faire c’est ». Puis ça c’est lentement concrétisé. « On pourrait faire ça le tant, je connais un gars qui ». Et finalement c’était là, devant nous comme une évidence : on allait grimper le Mont Kenya. Le matériel avait été récupéré aux quatre coins de Nairobi parmi les gens qui avaient l’ascension, et nous étions vendredi matin en train de contempler deux voitures avec sept paires d’yeux. Il a fallu arrêter de contempler et rentrer dans les voitures, prendre la route de Thika, puis obliquer vers Nyeri et Nanyuki, où le guide et les porteurs nous ont rejoint.
Nous sommes rentrés dans le parc naturel qui entoure la montagne par la porte Nord : c’est la plus éloignée de Nairobi, mais la voie jusqu’au sommet est la plus courte, et nous n’avons qu’un weekend. Pour la même raison, nous continuons en voiture jusqu’au premier camp, Old Moses. Une des voitures fume un peu, le voyant de température s’allume. Avec Mitterand (les membres de l’expédition auront pour pseudonyme des présidents français), prof d’histoire géo au lycée français de Nairobi, nous décidons de finir à pied pour alléger les voitures. Deux heures de marche pour se mettre en jambe ce premier jour. Le camp est spartiate, le cuistot nous fait deux kilos de riz pour repas, et nous faisons un whilst pour tuer le temps.
Nous nous couchons tôt pour nous lever à 6h. Riz au petit déjeuner (avec du thé et des fruits, tout de même). Départ pour Shipton Camp, le camp au pied du sommet. La végétation change peu à peu au cour de la marche, pour devenir franchement extraterrestre. Les roches présentent d’énormes cristaux : le Mont Kenya est un ancien volcan créé par l’ouverture du Rift, et les roches doivent être des trachytes et des kenytes.
Pique nique au bord de la rivière coulant au fond de la vallée que nous remontons, puis c’est reparti. Arrivée à Shipton à 14h, sieste, gouter, whilst, dodo vers 19h.

Dernier jours, 3h30. Réveil douloureux, quelques symptômes du mal de montagne : maux de tête, nausée … Il faut dire que l’on a grimpé de bons dénivelés. Mais ce n’est encore rien. On se prépare et l’on déjeune à la frontale, et à 4h nous voilà prêts à grimper jusqu’à Lenana, troisième plus haut pic du mont et le seul accessible sans matériel d’escalade. Il nous faut y être pour 6h30, afin de ne pas rater le lever de soleil. On est emmitouflé dans plusieurs épaisseurs, gants et cagoules sont de mise. L’aube nous rejoint en route, et nous atteignons le sommet (à tout de même 4985 mètres) quelques minutes avant le soleil (pour cinq d’entre nous, VGE et Janis Joplin peinant un peu, ils arriveront vingt minutes après). C’est beau, mais il fait froid et on redescend au bout de vingt minutes (Mitterand aura quand même le temps de fumer une cigarette). La descente est plus pénible que la montée, et semble prendre une éternité. On ne s’attarde pas au camp : après trois quart d’heure pour finir les sacs, manger un morceau et reprendre des forces, on embraye sur la redescente vers Old Moses, au pas de course. Enfin, voiture jusqu’à Nairobi, et nuit réparatrice avant de repartir au boulot le lundi matin.

Nuage

Un petit air de Myst

Un Western Improbable

Lichen fluo

Paysage extraterrestre

Faut pas regarder le tube mais les cristaux en dessous

Lobelia

Tu vois Simba, tout ce que la lumière éclaire, c'est le territoire des lions